Les réservations entre particuliers prennent le pas sur les hôtels pour l'Euro

par
Nicolas
Temps de lecture 3 min.

À moins d'une semaine du coup d'envoi de l'Euro de football, les réservations hôtelières font grise mine à Paris et dans les neuf villes hôtes de l'Hexagone, alors que les sites de locations d'appartements type Airbnb ou Abritel tirent leur épingle du jeu. Seule, la plateforme Airbnb prévoit d'accueillir plus de 250.000 touristes.

«Pour l'instant, c'est poussif. Les agences qui avaient des hébergements à vendre nous ont rendu ces allotements, parfois même jusqu'à 100% pour certains hôtels à Lyon par exemple. À ce jour nous sommes à environ 60% de chambres réservées pour les dates de l'Euro», constate Laurent Duc, président de la branche hôtellerie de l'Umih. Les hôteliers, inquiets, disent encore espérer des réservations de dernière minute. «Cela se jouera en fonction des affiches de matches mais il est certain, notamment à Paris, qui compte 80.000 chambres intra-muros et 140.000 avec la périphérie, que nous ne ferons pas le plein», déplore, amer, le président du GNI, Didier Chenet. Une «tout autre époque, si on repense à la Coupe du monde 1998 en France: On était plein trois mois avant. Les méthodes de réservations ont changé, nous n'avions pas de smartphone, les gens réservaient longtemps à l'avance», se rappelle nostalgique M. Duc.

Les prix des nuitées hôtelières s'envolent durant la compétition de football. Selon HRS, plateforme de réservations hôtelière, les nuits d'hôtels «seront plus chères de 21%» pendant l'Euro et «le tarif journalier moyen d'une chambre d'hôtel dans les dix villes sera de 131 €». Mais selon Vanguelis Panayotis, directeur de développement de MKG, «on constate tout de même que pour les matchs de huitième de finale à Paris les 25 et 27 juin par exemple, les tarifs hôteliers ont chuté de 15% entre le 31 mars et le 31 mai». Une chute de prix expliquée par le manque de réservations.

Le poids des appartements

Ces nuitées se partageront entre les hôtels, segments deux et trois étoiles en tête, et les plateformes de locations d'appartements. La plateforme de location de vacances Abritel-HomeAway a même noué un partenariat avec l'UEFA pour l'Euro 2016, vivement critiqué par les hôteliers. Abritel indique constater une augmentation de 30% des réservations par rapport à l'année dernière dans les villes qui accueilleront les matches, et fait état d'un taux de remplissage de près de 80% à Paris. Outre les réservations enregistrées, «il va y avoir une grosse phase de dernière minute, et pendant la compétition, de la part des étrangers comme des Français: car les fans avec ou sans billets vont suivre leur équipe», indique Vincent Wermus, directeur général de HomeAway France.

De son côté, le concurrent Airbnb assure lui prévoir «plus de 250.000 voyageurs» qui se logeront chez ses hôtes dans les villes qui accueillent la compétition européenne de football, dont «plus de 118.000 à Paris». Sans surprise puisque le Stade de France où se joueront coup d'envoi et finale se trouve dans sa banlieue, elle est celle qui recevra le plus de monde. Marseille est la deuxième ville française la plus prisée, avec plus de 38.000 supporters attendus. Nice est troisième (28.000 voyageurs). Les touristes souhaitent sans doute faire d'une pierre deux coups en assistant à la compétition tout en profitant de la Côte d'Azur.

La plateforme de locations envisage également des retombées économiques générées par ses hôtes, à hauteur de «plus de 200 millions €», dans les dix villes hôtes. L'Euro est en effet une aubaine à l'aube des grandes vacances. À Nice, le revenu moyen s'envolera à 902 € en moyenne. À Paris, il est estimé à 832 € et à Lille 587 €. Si Abritel s'attendait à des durées courtes de location, «en fait c'est au moins des week-ends voire une semaine complète, les gens prennent vraiment leurs vacances à l'occasion de l'Euro», assure M. Wermus.