Les poissons plus vulnérables aux prédateurs à cause du réchauffement climatique

Le réchauffement climatique et la pollution provoquent un changement hormonal qui rend les poissons des récifs coralliens plus vulnérables aux prédateurs, indique une étude publiée vendredi dans la revue scientifique Nature Communications.
par
sebastien.paulus
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Les poissons sont confrontés à une variété de facteurs de stress induits par l'homme, notamment à l'augmentation de la température des eaux causée par le réchauffement climatique et à la pollution due aux pesticides agricoles.

Selon les chercheurs, cette première étude a démontré que le stress perturbe la façon dont les poissons des récifs coralliens sécrètent les différentes hormones censées réguler leur organisme et permettre le développement de leurs structures sensorielles, telles que les rétines, les narines et la ligne latérale. Normalement, celles-ci rendent les poissons aptes à détecter les mouvements de l'eau à proximité, et donc les dangers et les menaces.

Une importante variation

«Ce n'est pas négligeable car les animaux permettent, via leurs systèmes sensoriels, comme leur capacité à identifier et à répondre aux prédateurs, de signaler les comportements importants sur le plan écologique», déclare le co-auteur de l'étude, William Feeney, de l'Université Griffith d'Australie.

L'étude a révélé qu'une variation de température de trois degrés, telle que prévue d'ici 2100 en raison du réchauffement climatique, et la pollution mèneront toutes deux à une diminution de la quantité d'hormones thyroïdiennes chez les poissons.

Le stress engendre la vulnérabilité

Les animaux aquatiques exposés à ces différents stress ont tous montré une altération du développement sensoriel et une plus grande vulnérabilité face aux prédateurs. Mais lorsqu'ils ont reçu une hormone thyroïdienne en complément, celle-ci a permis d'inverser lesdits effets, indique l'étude.

«Cela signifie que même une exposition à de faibles variations de température ou à la pollution, qui, à elles seules, ont peu ou pas d'effet détectable, peut perturber les mécanismes hormonaux lorsqu'elles sont combinées», explique William Feeney.

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