Les laits végétaux ne peuvent remplacer le lait maternel

À l'occasion de la semaine mondiale de l'allaitement maternel, du 1er au 7 août, les spécialistes préviennent des risques de dénutrition chez les tout-petits quant à l'utilisation des laits végétaux (amande, noisette, soja et riz).
par
Nicolas
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Les laits végétaux fleurissent dans les rayons des supermarchés. Ils sont aujourd'hui consommés par 17% des Français, comme alternative au lait maternel. Les spécialistes s'en inquiètent.

2% des enfants seraient nourris avec du lait de vache ou des laits végétaux alors que ces laits "ne sont pas adaptés aux nourrissons sur le plan nutritionnel", selon Marie-Aline Charles, la coordinatrice de l'étude Elfe qui suit une cohorte de 18.000 enfants nés en France en 2011.

"Calcium, fer et lipides, nécessaires au développement du cerveau, des os et de la moelle osseuse, sont quasi inexistants dans ces laits végétaux", prévient Jean-Louis Fauquert, pédiatre et allergologue à l'unité d'allergologie de l'enfant du CHU Estaing à Clermont-Ferrand.

Par exemple, en termes de lipides, le lait d'amande ou de noisette contient 1,9 g/100 ml, contre 3,5 g pour le lait maternel ou le lait de vache. Concernant l'apport énergétique, le lait maternel présente 70 kilocalories pour 100 ml, contre 47 kilocalories pour le lait de riz et 38 kilocalories pour l'amande.

Le lait de riz, le plus adapté aux nourrissons

En cas d'allergies à la protéine de lait de vache (0,8% des nourrissons âgés de 0 à 2 ans), les laits végétaux ne sont pas recommandés aux nourrissons, car ils "comportent presque autant de protéines que le lait de vache ou maternel (près d'1g pour 100 ml) alors que dans le cas des allergies, on cherche à réduire la quantité de protéines absorbée", souligne Jean-Louis Fauquert.

Parmi ces boissons, le lait de riz est celui qui convient le mieux aux nourrissons. Jusqu'à 4 mois, le lait maternel ou lait de vache est indispensable à la croissance du nourrisson. Passé cette période, le temps de la diversification permet l'introduction d'autres types de laits.

Le Programme national nutrition santé (PNNS) recommande la diversification à partir du 6e mois, avec l'introduction progressive de certains aliments entre le 4e et le 6e mois.

Alors que 70% des femmes entament un allaitement en maternité, elles ne sont plus que 38% à le poursuivre de manière exclusive 4 mois après et 19% quand le bébé a 6 mois, conformément aux recommandations de l'OMS.