Les hommes en 2014 sont-ils "spornosexuels"?

par
marie-gaelle
Temps de lecture 3 min.

Il y a toujours eu cette envie de nommer tout ce qui nous entoure, tous les comportements, tous les styles. Et les hommes en 2014 n'y échapperont pas. Pour être tendance messieurs, vous devez être "spornosexuel". Finie l'époque où la tenue vestimentaire faisait l'homme et les heures écoulées dans la salle de bain à se pouponner comme les dames. L'homme "2014" est une version 2.0 du fameux "métrosexuel" des années 1990. Le spornosexuel, c'est du muscle, des tatouages, de l'hypersexualité et une certaine dose d'égocentrisme afin de réaliser le selfie parfait à publier sur les réseaux sociaux pour concurrencer les autres mâles ou plaire à la gente féminine.

Métrosexuel vs übersexuel: les rasés contre les poilus

Il y a 20 ans, le journaliste britannique Mark Simpson utilisait pour la première fois le terme de "métrosexuel". Il décrivait d'ailleurs l'homme de l'époque dans son article de 1994 paru dans The Independent. Bien que le terme de "métrosexuel" n'ait pas fait l'unanimité, comme le souligne "Les Inrocks", la définition était cependant claire : "Le métrosexuel, ce jeune homme disposant de solides revenus, travaillant ou vivant en ville (car c'est là que se trouvent les meilleures boutiques), est peut-être le consommateur le plus prometteur de la décennie. (...) Le métrosexuel collectionne les fantasmes sur le mâle que les publicités lui vendent."

Ces hommes assument leurs goûts pour la mode, ils prennent soin d'eux comme les femmes, ils sont rasés de près, etc. Bref un brin superficiel pourrait-on dire. Mais que l'on ne s'y trompe pas, ces métrosexuels veulent être indépendants et eux-mêmes sans avoir besoin d'expliquer pourquoi ils aiment se bichonner tout en cultivant leur virilité. L'incarnation ultime de cette tendance métrosexuelle n'était autre que David Beckham.

Parlant de virilité, un autre phénomène a fait son apparition dans les années 2000 : l'übersexuel. Au contraire du métrosexuel, l'übersexuel marque le retour de la virilité, des poils et des cheveux en bataille. Mais cela ne veut pas dire que les übersexuels ne se soucient pas de leur look, bien au contraire. "Über" est un mot allemand qui signifie "au-dessus de". Dans cette apparence, tout est calculé. La tenue vestimentaire bien que rustique est composée de principalement de marques.

Métrosexuel 2.0

En 2014, Mark Simpson, l'inventeur du terme "métrosexuel", fait son retour. Dans un article intitulé "The metrosexual is dead. Long live the "spornosexual" (Le métrosexuel est mort. Longue vie au "Spornosexuel"), il décrit l'évolution de son concept de métrosexualité. Cependant, le journaliste reste évasif sur le concept. Ce que nous pouvons en dire c'est qu'à l'inverse de ce dernier, le spornosexuel serait centré sur le corps et le sexe.

Cet homme décrit par Mark Simpson passe des heures et des heures dans les salles de sport. L'homme spornosexuel est hypersexualisé, stéréotypé et il incarne de nombreux critères de la pornographie. Il est beau, pense au sexe, aux femmes et surtout à son corps. Il travaille ses muscles qu'il met en évidence grâce aux tatouages. Le terme "spornosexuel" combine les mots "sport", "porno" et "sexuel".

Pour le journaliste le "métrosexuel de la deuxième génération est moins branché fringues que ses ainés" puisqu'avec leurs corps "laborieusement travaillés et sculptés, leurs tatouages destinés à faire ressortir leurs muscles, leurs barbes adorables et leurs décolletés plongeants"  ils se suffisent à eux-mêmes. "Son propre corps est devenu l'accessoire ultime, qu'il façonne à la gym afin d'avoir un produit à la mode - un produit que l'on partage et compare sur le grand marché d'Internet. Pour la génération actuelle, les réseaux sociaux, les selfies et la pornographie sont les principaux vecteurs de la volonté des mâles de se faire désirer. Ils veulent l'être pour leur corps, non pour leur garde-robe. Et certainement pas pour leur esprit", comme il le rajoute.

Selon Mark Simpson, le personnage incarné par Joseph Gordon dans le film Don Jon, est un bon exemple de ce qu'est l'homme spornosexuel. Aussi, le chanteur brésilien Lucas Locco serait selon Mark Simpson, l'incarnation de cette tendance masculine au même titre que David Beckham pour les métrosexuels. Alors messieurs, si vous êtes adeptes des salles de sport, que les tatouages ornent vos muscles, que le sexe est important dans votre quotidien et que le selfie est votre nouvelle philosophie de vie, vous pouvez toujours faire le test disponible sur le site du "The Telegraph : Êtes-vous un spornosexuel?" afin de savoir si vous répondez aux critères.

Rédaction en ligne