Les festivals passent au vert

L'été des festivals a démarré en force avec le Graspop Metal Meeting le week-end passé. Dès ce jeudi, Rock Werchter lui a emboîté le pas, suivi de près par Couleur Café. Chacun à leur façon, les festivals tentent d'insuffler un esprit vert à leurs événements. Si certains sont à la traîne, d'autres n'hésitent pas à faire valoir le «green» comme un véritable argument de vente, à l'heure où les Belges sont de plus en plus écoresponsables.
par
Camille
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Le constat de base des organisateurs de festivals est d'accepter qu'un tel événement possède une empreinte écologique importante. Que cela soit dans l'installation des infrastructures, comme dans la production de déchets monumentale ou dans le transport de tous les festivaliers vers le site. Dès lors, les festivals tentent tous en proposant des petits gestes, ou en imposant des grandes lignes conductrices, de réduire au maximum leur impact sur l'écologie.

Le «green» est d'ailleurs devenu un argument de vente pour les organisateurs qui mettent en avant les mesures prises par leur festival. Cette tendance s'observe particulièrement depuis quelques années: l'écologie occupe une place importante de la communication pour certains de ces festivals.

Les festivals Wallonie#Demain

«À l'initiative du Ministre wallon de l'Environnement, 16 festivals wallons ont signé une charte les engageant à proposer aux festivaliers des initiatives en faveur du Développement Durable, de l'Environnement, de l'Alimentation Durable et de la Mobilité», peut-on lire sur le site Internet de «Wallonie Plus Propre». Dour, Esperanzah, Les Ardentes, La Semo ou encore les Francofolies de Spa promettent donc de respecter une série de 20 mesures proposées par Wallonie#Demain.

Belga

Parmi les mesures de la charte, on retrouve la promotion de circuits courts, celle du covoiturage, le tri via des poubelles sélectives, la mise à disposition d'eau potable sur le site ou l'utilisation de gobelets réutilisables. Cette dernière mesure a encore du mal à s'installer de l'autre côté de la frontière linguistique, où les festivals majeurs comme Rock Werchter et le Graspop fournissent encore des gobelets jetables, avec une possibilité de les ramasser en échange d'un ticket boisson/nourriture.

Par ailleurs, Dour a cette année créé sur son site un onglet «Dour Durable», dans lequel il rassemble tout ce qui compose sa politique en matière d'écologie. La Semo et Esperanzah font figure de référence, eux qui ont tous les deux déjà reçu des prix pour leurs efforts en matière de développement durable.

Paradise City, bon élève en la matière

Lancé en 2015 par deux passionnés, Paradise City, qui aura lieu à partir du 5 juillet prochain, a l'écologie inscrite dans son ADN. «Cette envie de faire du vert, nous la puisons dans notre comportement au quotidien», explique Zoé Devaux, dans l'équipe du festival. «Ce n'est pas simplement un argument de vente pour nous, car l'équipe fait attention à adopter une attitude écoresponsable dans la vie de tous les jours.»

 

Dans les faits, ce festival électro déborde effectivement d'initiatives allant dans ce sens: cendriers jetables et distribués, assiettes et couverts mangeables, politique «zéro plastique», bus électriques gratuits en provenance de l'aéroport, etc. Paradise City ne propose d'ailleurs que de la nourriture sans viande. Il s'assure que les foodtrucks présents sur la plaine ne proposent que des produits locaux aux festivaliers, allant même jusqu'à inviter un chef résolument local et adepte du circuit court pour ses VIP.

Les artistes également sont sensibilisés, notamment sur la question des déplacements jusqu'au site du festival. Ceux-ci doivent réserver leur ticket via «A green tripper», qui permet de calculer l'empreinte CO2 par déplacement. À la fin du festival, l'artiste «le plus vert» reçoit en plus un prix remis par les organisateurs, le «Green Artist Award».

«Couleur Green»

À Couleur Café, la dimension verte s'ajoute à la dimension humaine, au centre de l'esprit du festival. Les activités et autres stands tournés vers la diversité culturelle et vers l'autre sont nombreux. «Pour rester dans l'esprit du Couleur Café, #CoulCaf19 sera bien plus qu'une succession de concerts géniaux. Du 28 au 30 juin, le parc se transforme en oasis exotique de parfums, de saveurs et d'expériences en tous genres», expliquent les organisateurs dans l'onglet «Couleur Green» sur leur site.

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Si le gobelet réutilisable n'est toujours pas d'actualité, les initiatives se multiplient pour faire un effort au niveau de la durabilité. Là aussi, la gourde est privilégiée et les cendriers jetables sont distribués. Le festival impose aussi à tous les stands de nourriture de proposer au moins deux plats végétariens.

«Tout le monde a désormais pris conscience qu'il faut réduire son empreinte écologique», conclut Zoé Devaux. «On ne le fait simplement pas tous au même niveau, et il y a encore de gros progrès à faire.»

Sébastien Paulus