Les Européens restent attachés à la télé de flux

par
Nicolas
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Malgré la percée de services tels que Netflix les Européens restent attachés à leurs habitudes télévisuelles traditionnelles, selon une vaste étude menée sur le continent.

Des Italiens accros

Ce sont les Italiens qui passent le plus de temps devant leur téléviseur de tous les Européens sondés. Ils sont scotchés au petit écran en moyenne 280 minutes par jour. Seules 18 minutes sont consacrées à du visionnage non-linéaire (en différé). «Le visionnage linéaire est roi en Italie», précise Daniel Sutton, d'IHS Markit. «La télévision payante à la demande ne séduit pas le marché italien. Le visionnage en ligne n'a atteint que 46 secondes par jour et par personne en moyenne en 2015.»

Des Britanniques de plus en plus tentés par le payant

Le Royaume-Uni, souvent à la pointe des tendances comportementales de consommation en Europe, opère une transition rapide vers les contenus vidéos émanant de différentes sources, mais les téléspectateurs trouvent toujours du temps pour s'asseoir devant leur téléviseur. En 2015, les Britanniques ont passé 187 minutes et 42 secondes en moyenne à regarder la télé. Cependant, lorsque l'on prend en compte tous types de contenus vidéo, ils ont consommé 247 minutes au quotidien. De plus, au cours des 12 derniers mois, les abonnements aux services de télé payante à la demande ont augmenté de 30% au Royaume-Uni.

Français et Allemands, le différé en hausse

Dans l'Hexagone, les Français passent en moyenne 224 minutes par jour devant leur petit écran (+3 min par rapport à l'année précédente). Une consommation télévisuelle dopée par les moins de 14 ans et les plus de 50 ans. On notera aussi que les Français regardent de plus en plus de programmes en différé.

Du côté de l'Allemagne, les téléspectateurs se tournent aussi vers de nouveaux types de visionnage, mais il prennent leur temps pour opérer cette transition. Les Allemands regardent en moyenne 210 minutes de télé traditionnelle par jour. Ils ne regardent que deux minutes de vidéos en ligne. «Les services de visionnage en ligne tels qu'Amazon Prime et Maxdome gagnent en popularité en Allemagne, mais ils luttent quelque peu pour gagner du terrain», précise l'analyste.

On notera cependant qu'aucun des cinq grands pays européens sondés n'arrive à la cheville des téléspectateurs américains en terme de consommation télévisuelle. En effet, le dernier rapport de Nielsen sur l'audimat aux États-Unis publié en juin a montré que les Américains passent en moyenne cinq heures et quatre minutes (304 minutes) devant la télé, en direct ou en différé.

AFP / R. Beck

Et en Belgique ?

D'autres analyses et sondages montrent que le téléspectateur belge reste lui aussi attaché à la télé de flux et adore le direct. Pourtant, chez nous également, la télévision de rattrapage est de plus en plus utilisée.

Vaste étude annuelle qui compare les habitudes télévisuelles en Europe ainsi qu'au Brésil, en Chine, au Japon et aux États- Unis, l'édition 2015 de Television International Key Facts réalisé par IP Network pour le RTL Group concluait que le numérique n'avait pas bouleversé les modes de consommation de la télévision, notamment en Belgique. Sur un an, le Belge francophone a regardé en 2015 des programmes télé trois minutes de plus que l'année précédente (233 min), tandis que son voisin du nord en comptait quatre de plus (201 min). Apparemment, le direct, notamment lors d'événements sportifs, continue d'attirer les foules et booste la consommation de la télévision de flux.

Cela ne veut pas dire que la télévision en différé ou de rattrapage ne séduit pas, la Belgique se situant d'ailleurs dans la moyenne haute de l'étude. Le dernier baromètre trimestriel de la RMB, régie publicitaire de la RTBF et d'autres médias belges francophones, constatait une évolution sensible de la part des autres écrans que le téléviseur pour regarder la télévision, notamment en différé. Elle reste cependant minoritaire (8 à 10 % de la consommation totale) par rapport à la télévision linéaire (86 %).