Les enfants seront plus pauvres qu'avant la crise pendant au moins 5 ans

La pauvreté des enfants restera supérieure aux niveaux d'avant la crise du coronavirus dans les pays à revenu élevé pendant cinq ans au moins, alerte l'Unicef vendredi. Au cours de la première vague de Covid-19, seuls 2% des mesures de relance budgétaire ont été alloués spécifiquement aux enfants dans les pays de l'UE et de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ajoute l'institution onusienne.
par
oriane.renette
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En Belgique, un enfant sur cinq (20,6%) vivait dans la pauvreté avant la pandémie. La situation risque de s'accentuer gravement, s'inquiète l'Unicef, qui estime que la pauvreté devrait augmenter pendant encore cinq ans. De quoi laisser présager d'autres mauvais résultats en matière de mortalité infantile ou d'apprentissage.

Les pays à revenu élevé ont dépensé 14.900 milliards $ (environ 12.325 milliards €) entre février et juillet pour répondre à la crise, ressort-il d'une étude de l'Unicef. Environ 80% de ces plans de relance ont été consacrés aux entreprises.

"Les plus démunis seront les plus touchés"

«Bien qu'il s'agisse d'un élément essentiel de la réponse à la crise, le soutien aux entreprises exclura inévitablement les enfants les plus marginalisés de la société et leurs familles, ce qui signifie que les plus démunis seront les plus touchés», souligne l'Unicef. «Il est urgent de mieux équilibrer les dépenses pour fournir un soutien plus direct aux enfants.»

L'organisation demande notamment de renforcer la protection sociale des enfants et des familles, de relever les revenus au-delà du seuil de pauvreté, de soutenir sans condition le revenu des familles les plus pauvres, d'attribuer des allocations pour la nourriture, la garde d'enfants et les services publics, mais aussi d'exonérer certains loyers ou hypothèques prévues pour le long terme.

Soutenir les entreprises peut aussi signifier investir dans la famille, suggère l'Unicef, qui invite par exemple à réglementer les congés et les conditions de travail des parents.

Des conditions de vie dégradées pour les enfants impliqueront des coûts durables, avertit l'institution, «car une demande accrue d'interventions sociales plus intensives suivra».