Les chants folkloriques doivent-ils être modifiés à Louvain-la-Neuve?

Au mois de mars, de nombreux témoignages faisant part d'agressions sexuelles durant les baptêmes ont fleuri sur les réseaux sociaux. De quoi faire réagir le vice-recteur aux affaires étudiantes, qui a proposé d'adapter les chants présents dans le chansonnier des calottés. Du côté des cercles, c'est évidemment hors de question...
par
sebastien.paulus
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Mardi dernier, Philippe Hiligsmann, le vice-recteur aux affaires étudiantes à l'UCLouvain, proposait d'adapter les chants folkloriques présents dans le "Bitu", le chansonnier des baptisés. Celui-ci voulait, de la sorte, supprimer les connotations racistes et/ou sexistes de ce monde qui est dernièrement pointé du doigt.

En effet, sur Instagram, la polémique enfle depuis que le compte "Balance Ton Folklore" a été créé le mois dernier. Celui-ci publie de nombreux témoignages d'agressions sexuelles vécues au sein des cercles. Et pour Philippe Hiligsmann, adapter ces chants est donc un premier pas pour faire changer les mentalités et sortir de cette culture du viol.

Mais du côté estudiantin, le son de cloche n'est pas le même. Lorsque l'on se rend sur un groupe Facebook défendant le folklore estudiantin, l'avis général est que modifier cela, c'est se tromper de combat, comme le relaie Moustique: "Ces chants sont conçus pour être transgressifs . C'est de l'humour et de la dérision avant tout."

Faire bouger les choses

Toutefois, les choses doivent changer et les étudiants semblent en être conscients. "Il est temps que certaines choses évoluent : les chants qui entretiennent la culture du viol, notamment, mais aussi certains rites de passage qui impliquent des épreuves à connotation sexuelle", commente une membre du groupe.

Pour Théo Tuerlinckx, président de la Fédération wallonne des Régionales de Louvain-la-Neuve, cette initiative reste un coup dans l'eau: "Nous ne pensons pas que modifier nos chants fera bouger les choses. Mais nous sommes tout à fait d'accord sur le fait qu'il faut trouver des solutions à ces problématiques."