Les animaux sont les victimes collatérales de la pandémie, alertent les scientifiques

Les masques faciaux et les gants en latex, deux types de déchets directement liés au coronavirus, se révèlent particulièrement néfastes pour la faune, et ce partout dans le monde. Face à ce phénomène, qui touche absolument tous les animaux, des scientifiques tirent la sonnette d'alarme et appellent le public à mieux gérer ces déchets, voire à ne porter que des masques réutilisables. 
par
oriane.renette
Temps de lecture 3 min.

Si les animaux ne sont pour le moment que peu touchés par le SARS-CoV-2 - le nombre de cas étant à ce jour très faible - ils demeurent des victimes collatérales de cette pandémie mondiale. En cause, les déchets tels que les masques faciaux ou les gants en latex qui se révèlent dévastateurs pour la faune dans le monde. Deux scientifiques dressent un état des lieux, et appellent à la vigilance du public pour enrayer ce phénomène.

Les biologistes Auke-Florian Hiemstra du Naturalis Biodiversity Center et Liselotte Rambonnet de l'université de Leiden, tous deux basés aux Pays-Bas, se sont penchés sur l'impact de la multitude de déchets induits par la pandémie de Covid-19 sur les animaux, s'intéressant plus particulièrement à la fréquence et aux endroits où la faune et ces matériaux entraient en contact. Ils ont pour cela épluché toutes les observations réalisées sur le sujet à travers le monde, via les médias sociaux, les journaux locaux, les sites d'informations, mais aussi via les photographes spécialisés, les ramasseurs de déchets, les ornithologues, ou les centres de sauvetage de la faune.

Un impact meurtrier

Publié dans Animal Biology, leur rapport révèle que la vie animale est mise à mal par l'ensemble de ces déchets issus de la pandémie mondiale. On apprend notamment que des singes ont été observés en train de mâcher des masques faciaux, que des oiseaux et des animaux marins se sont retrouvés piégés dans des gants en latex, ou encore qu'un masque de protection a été retrouvé dans l'estomac d'un pingouin

"Les animaux s'affaiblissent parce qu'ils s'emmêlent ou meurent de faim à cause du plastique dans leur estomac. Les vertébrés et les invertébrés sur terre, dans l'eau douce et dans l'eau de mer s'emmêlent ou sont piégés dans les déchets du coronavirus", expliquent les deux auteurs du rapport. 

Autre conséquence néfaste, certains animaux se servent désormais de ces déchets pour construire leur nid. A titre d'exemple, les biologistes évoquent ces foulques dans les canaux néerlandais qui ont adopté les masques faciaux et les gants comme des matériaux de nidification. Phénomène forcément dangereux pour cette faune qui semble presque s'être familiarisée avec ces déchets visiblement devenus trop courants. 

Si les deux scientifiques en appellent désormais à la vigilance du public pour préserver la vie animale, ils demandent également à chacun de continuer de partager ce type d'observations via un site spécialement dédié : Covidlitter.com, qui compte déjà de nombreux signalements. L'objectif étant de mettre ces données à jour au fil des semaines et des mois, et de sensibiliser le public. 

Lire aussi : Il brave les flammes pour sauver tous les animaux d'un refuge en feu