L'église du cimetière de Bergame «enfin» vide de cercueils

«L'église du cimetière de Bergame vide. Enfin». Le maire de cette ville du nord de l'Italie a diffusé samedi sur Twitter une photo de l'intérieur du bâtiment, libéré des cercueils qu'il n'a eu de cesse d'accueillir tout au long de ces semaines de pandémie.
par
Clement
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Cette image et ce tweet illustrent la pression qui se relâchent sur ce pays, en particulier sur la Lombardie, qui sort de la phase aiguë de cette crise sanitaire dont le bilan est de 23.000 morts, plus de la moitié dans cette seule région septentrionale. Bergame, qu'administre Giorgio Gori, un membre du Parti démocrate (centre), est considérée en Italie comme la ville-martyre du Covid-19.

Dans un autre tweet, jeudi, le maire avait expliqué que 795 de ses administrés étaient morts entre le 1er mars et le 12 avril. C'est plus du double du nombre officiel des décès dus à cette maladie dans sa ville (272), ce bilan ne recensant que les personnes mortes ayant été testées. De nombreuses victimes du Covid-19 meurent sans avoir été dépistées, notamment quand elles ne sont pas hospitalisées.

Des services funéraires dépassés

Pendant la crise, les services funéraires municipaux ne pouvant suivre le rythme des décès, les corps ont dû être envoyés dans d'autres régions pour être incinérés. Vendredi encore, un tel convoi a quitté le principal cimetière de Bergame.

«Nous avons vu la demande de crémations augmenter de jour en jour et la seule façon de gérer cette situation, qui permet aussi de réduire les dépenses pour les proches, était de transférer les corps ailleurs», expliquait fin mars M. Gori.

L'Italie a annoncé vendredi une forte hausse des guérisons (plus de 2.500). En Lombardie, le nombre des malades en soins intensifs est passé sous les mille pour la première fois en un mois.

Attention à la seconde vague

La région compte entamer la semaine prochaine des tests sanguins sur le personnel de santé de certaines villes particulièrement touchées, Bergame, Brescia, Lodi, Crémone, puis Milan.

Membre du Conseil supérieur de la Santé (CSS), le professeur Walter Ricciardi a mis en garde dans les médias italiens samedi, contre tout excès d'optimisme: «La deuxième vague n'est pas une hypothèse, c'est une certitude». «C'est pour ça qu'il est très important de ne pas accélérer la réouverture. Sinon, nous risquons de subir cette deuxième vague avant l'été», a poursuivi ce spécialiste de santé publique, conseiller de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).