Le Zimbabwe se défend de l'exportation d'éléphanteaux

La ministre de l'Environnement zimbabwéenne a défendu la pratique de l'exportation d'éléphanteaux, largement répandue dans son pays. Elle a expliqué qu'ils étaient vendus à des parcs à thème ou à des zoos car il y en avait actuellement beaucoup trop au Zimbabwe. 
par
sebastien.paulus
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Suite à un reportage de la CNN, qui concernait la vente d'éléphanteaux en masse à la Chine, Mangaliso Ndlovu, ministre de l'Environnement zimbabwéenne, a tenu à justifier cette pratique. "Le Zimbabwe est actuellement confronté à un surstockage massif d'éléphants. Les envoyer ailleurs nous semble être un projet plus durable que de les envoyer à l'abattoir", a-t-elle expliqué.

"Les populations d'éléphants diminuent considérablement, sauf en Afrique australe. Pourtant, le monde entier essaie d'enseigner à cette région la meilleure façon de conserver sa faune sauvage. C'est tout de même ironique", a déploré la ministre. CNN critiquait toutefois cette pratique, qui pourrait avoir un impact sur les animaux. En effet, enfermer un animal, avant de le transporter en bateau, confiné dans une cage, est potentiellement traumatisant pour l'éléphant qui est particulièrement sociable.

"Le phénomène n'est pas nouveau. En Europe, aux Etats-Unis ou en Australie, vous trouverez des animaux qui viennent du Zimbabwe. Le problème vient peut-être du fait que pour le moment, on les exporte vers la Chine. Nous prenons toutes les mesures nécessaires pour qu'ils s'habituent rapidement au contact humain", a encore expliqué Ndlovu.

Une réglementation qui évolue

Bientôt, le Zimbabwe ne sera plus autorisé à vendre ses éléphants à la Chine ou à tout autre pays où les éléphants d'Afrique n'existent pas naturellement. La décision a été prise lors d'une réunion de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites), qui s'est tenue à Genève cette année, avec le soutien d'une coalition de pays africains et de l'Union européenne.

La CNN a demandé à la ministre si son président, Emmerson Mnangagwa, comptait dès lors se retirer de la Cites, ce à quoi elle a répondu: "C'est son droit en tant que chef d'Etat, et nous nous alignerons à ce qu'il souhaite faire. Notre parc national de Hwange possède une capacité de 15.000 éléphants, il y en a actuellement 53.000. Cela dégrade considérablement la biodiversité du parc."