Le PS monte au créneau sur l'AIP : «pas d'augmentation des salaires, pas de dividendes»

Alors que les tensions sur la marge salariale sont vives au sein du gouvernement Vivaldi, le président du PS, Paul Magnette, était sur tous les fronts (médiatiques) ce vendredi matin, répétant, en cette veille de 1er mai, l'avertissement des socialistes: sans négociation possible sur la limitation à 0,4% des salaires, il n'y aura pas de distribution de dividendes.
par
oriane.renette
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«Si les patrons ne veulent pas négocier, on peut geler les salaires des patrons et les dividendes. Je ne peux pas dire aux salariés qui ont continué à travailler pendant la crise corona qu'il n'y a pas d'argent pour leur salaire, mais que le patron de Delhaize s'augmente de 30%», a ainsi dit Paul Magnette sur LN24.

«Avec le gouvernement Michel, c'était open bar pour les patrons. Maintenant c'est fini, les socialistes sont de retour», y a-t-il ajouté.

"Nous préférons un accord"

«Sur les salaires, l'accord de gouvernement est très clair: on ne revient pas sur la loi de 1996 parce qu'on n'a pas obtenu d'accord avec les libéraux, mais on crée de la souplesse avec des circulaires. Si les patrons font en sorte que ce ne soit pas possible, on proposera le blocage de leurs salaires et des dividendes. C'est une manière de dire que nous préférons un accord», a ensuite répété Paul Magnette dans Matin Première (RTBF) et De Ochtend (VRT) en dénonçant la «provocation» des employeurs.

«Sans meilleurs sentiments des patrons, ce sera zéro paix sociale», avait-il d'ailleurs averti dans SudPresse vendredi matin tandis que sur Bel RTL, le ministre de l'Economie, Pierre-Yves Dermagne, assurait que si le gouvernement devait reprendre la main faute d'accord entre partenaires sociaux, il irait plus loin que la proposition patronale d'une prime de 200 à 300 € uniquement dans les entreprises qui ont fait plus de 30% de bénéfices.

«C'est un dossier important pour celles et ceux qui ont fait tourner notre économie pendant cette crise. On leur doit une reconnaissance décente», selon M. Dermagne.

Les déclarations du président du PS et du ministre de l'Économie n'ont évidemment pas manqué de faire réagir les libéraux. «"Puis je rappeler à Paul Magnette qu'il y a un accord de #begov? Interdire les dividendes, c'est priver l'État et les politiques sociales de plusieurs milliards d'euros de rentrées via ses participations et l'impôt», a ainsi tweeté le président du MR, Georges-Louis Bouchez. «Courir derrière les populistes n'est jamais une bonne idée», a-t-il encore estimé sur le réseau social.

Quant à la N-VA, elle a fustigé la «langue guerrière» du PS à l'adresse des employeurs. «Évidemment que les salaires doivent augmenter, mais ça doit passer par une hausse des salaires nets. Et si les francophones pensent qu'ils peuvent faire plier les entrepreneurs flamands, il est grand temps que la Flandre et la Wallonie fassent leurs propres choix», a estimé le parlementaire nationaliste Björn Anseeuw.

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