Le plastique : un piège mortel pour 500.000 bernard-l'hermite

Plus d'un demi-million de bernard-l'hermite sont morts à cause de la pollution plastique, pris au piège dans des déchets qu'ils prenaient pour des coquillages, alerte une nouvelle étude de l'université de Tasmanie.
par
oriane.renette
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On ne compte plus les conséquences néfastes de la prolifération du plastique sur Terre. Véritable fléau pour la biodiversité marine, la pollution plastique menace de nombreuses espèces. Une nouvelle étude de l'institut des études marines et antarctiques de l'université de Tasmanie alerte sur ses terribles conséquences sur les bernard-l'hermite.

Les bernard-l'ermite n'ont pas leur propre coquille. Ils se réfugient donc dans des coquillages vides ou des objets creux pour se protéger. Au vu de l'état de nos océans, ceux-ci confondent de plus en plus régulièrement déchets et coquillages. Les bouteilles et autres débris plastiques se transforment alors en « piège mortel » pour ces petits crustacés.

Les équipes de chercheurs ont estimé à 508.000 le nombre de crustacés tués dans les îles Cocos de l'océan indien. Ils seraient également 61.000 à avoir péri auprès de l'île Henderson, dans le Pacifique, rapporte CNN. Sur les plages, ils trouvaient en moyenne deux crabes par mètre carré, morts piégés dans un débris plastique.

 Cercle vicieux

Et ce problème est en réalité un cercle vicieux, alerte Dr Alex Bond, qui a collaboré à l'étude. « C'est pernicieux. Les bernard-l'ermite n'ont pas leur propre carapace. Cela signifie que lorsqu'un d'entre eux meurt, ils émettent un signal chimique qui dit " il y a une carapace disponible ". Ils attirent alors plus de crabes qui tombent dans les déchets et meurent, qui envoient ensuite d'autant plus de signaux indiquant qu'il y a plus de coquilles disponibles. "

"En bref, c'est une macabre réaction en chaîne", conclut le spécialiste.

Or, les bernard-l'hermite jouent un rôle clef au sein de l'écosystème marin. « Ils aèrent et fertilisent le sol, dispersent les graines et éliminent les détritus », rappelle Jennifer Lavers, qui a dirigé l'étude. « La dégradation de leur population est plus qu'un simple risque pour l'environnement naturel », a-t-elle ajouté.