Le meeting sur le référendum turc prévu en Belgique se cherche toujours un lieu

Le refus par La Haye de voir atterrir un ministre turc aux Pays-Bas pour un meeting politique a créé une lourde crise diplomatique entre les deux pays ce week-end. En Belgique, un événement du même ordre est en préparation. Le ministre de l'Intérieur Jan Jambon dit suivre l'affaire de près.
par
Belga
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L'Union des démocrates turcs européens (UETD) n'organisera pas de grand rassemblement dans le cadre du référendum turc au Flanders Expo de Gand. La salle est trop petite. Le mouvement étudie d'autres possibilités. "Le Flanders Expo est trop petit, nous avons besoin de places pour 30.000 à 40.000 personnes", a précisé son président Basir Hamarat. "Le Sportpaleis convenait car il peut accueillir 33.000 personnes mais ils ont refusé."

Le président de l'UETD ajoute que son mouvement ne négocie actuellement pas avec d'autres salles pour organiser un tel événement mais qu'il continuait à prospecter.

Une possible venue d'Erdogan

L'UETD organisera, comme la semaine dernière à Bruxelles, plusieurs autres événements de moindre ampleur dans les semaines à venir en Belgique. "Des parlementaires tiendront des meetings jusqu'au 7 avril en Belgique comme la semaine passée", poursuit Basir Hamarat. La venue de ministres turcs ou du président Erdogan n'est pas prévue pour l'instant même si Basir Hamarat ne l'exclut pas totalement.

Le président de l'UETD se trouvait par ailleurs la nuit dernière à Rotterdam. "La ministre turque n'a pas pu pénétrer dans le consulat alors qu'il s'agit du territoire turc. Ils l'ont arrêtée 30 mètres avant, ce que les Turcs trouvent injuste." Une attitude qui s'explique par le contexte électoral néerlandais, selon le président de l'UETD.

Une situation suivie de près par le gouvernement

Enfin, Basir Hamarat ne prévoit pas de problèmes en Belgique. "Nous avons déjà organisé une centaine d'activités et nous n'avons jamais rencontré le moindre problème. La collaboration avec les autorités est très bonne. Nous formons un pont entre la Belgique et la Turquie", conclut-il.

Jan Jambon dit suivre la situation de près et appelle à ne pas céder à la panique. Interrogé à la Chambre jeudi (avant l'incident néerlando-turc donc), le ministre de l'Intérieur a indiqué qu'il étudierait les situations qui se présenteraient à lui «au cas par cas». Le critère à prendre en compte est celui de l'ordre public et la responsabilité du maintien de l'ordre appartient en Belgique en premier lieu aux bourgmestres.

«La règle générale, c'est la liberté d'expression, je la défends en Belgique et partout dans le monde», avait quant à lui déclaré le Premier ministre Charles Michel à son arrivée au sommet européen jeudi après-midi. «Il y a une deuxième règle, c'est le respect de l'ordre public, et là les bourgmestres ont une responsabilité, ils doivent pouvoir prendre des décisions, si nécessaire avec le soutien du ministre de l'Intérieur.»