Le KunstenFestivaldesArts veut reconnecter les humains

par
Nicolas
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Comme chaque année, le joli mois de mai signe le retour du KunstenFestivaldesArts (KFDA) dans la capitale. Véritable point d'orgue de la saison des scènes bruxelloises, l'événement propose théâtre, danse, performance et installation qui entendent reconnecter l'humain avec la planète.

C'est le metteur en scène français Philippe Quesne qui a les honneurs de l'ouverture vendredi au Kaaitheater. Cet amoureux des arts plastiques vient créer sa nouvelle pièce « La nuit des taupes », un récit d'anticipation en abri antiatomique enfermant l'humain, l'animal et « l'inorganique ». Autre invité de marque, le cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul (Palme d'or 2010 à Cannes) propose « Memorandum », une rétrospective de ses œuvres de fiction et documentaires, marquées par une recherche permanente sur le rêve et la lenteur, au Cinéma Galeries pendant toute la durée du festival. Une projection de l'artiste, « Tropical Malady », aura lieu en pleine forêt de Soignes le 16 mai. Mais il présentera également. Enfin, il n'oubliera pas la scène avec la première européenne de « Fever Room », une création théâtrale propre à son univers. La programmation internationale comprend également le théâtre politique de Milo Rau (« Five Easy Pieces »), la recherche chorégraphique de Bouchra Ouizguen (« Ottof »), le huis-clos sonore de Toshiki Okada (« Time's Journey Through a Room »), etc.

Parmi les locaux de l'étape, on pointera, entre autres, la nouvelle création du chorégraphe Thierry De Mey. « Simplexity » convie les technologies numériques pour une danse alliant science et poésie. Jeune auteur et metteur en scène remarqué pour son esthétique baroque et italienne dans « La Vecchia Vacca » et « Le garçon de la piscine », Salvatore Calcagno rend hommage à son père décédé au son d'Ennio Morricone dans « Io sono Rocco ». Joyeuse et animée, « Inaudible » de Thomas Hauert promet une danse mouvementée au son de George Gershwin et Mauro Lanza.

S'il fallait tisser un lien entre toutes les propositions du KFDA, son directeur artistique Christophe Slagmuylder dit vouloir reconnecter l'humain avec ses semblables et la planète alors que « la division et l'inégalité » dominent. « Misant sur les intuitions, les sens et la capacité à imaginer, la création artistique ouvre un espace où l'on peut faire l'expérience de ce qui n'existe pas (encore), de ce qui ne se dit et ne se fait pas (encore), de langages que personne ne parle (encore). » Plus de 20 lieux accueilleront le KFDA mais aura pour centre névralgique les Brigittines, lieu de rencontre et d'échanges des festivaliers. Pour nous reconnecter…

Du 6 au 28 mai.

Nicolas Naizy

Crédit: Ph. Martin Argyroglo