Le harcèlement sexuel touche plus de deux femmes sur trois sur des sites de rencontres

Dickpic, insultes sexistes, harcèlement... l'ifop a réalisé une étude sur le différentes formes d'irrespect vécu sur les sites de rencontres.
par
Laura
Temps de lecture 3 min.

Le harcèlement sexuel est un acte de domination utilisé par les oppresseurs dans le système sexiste. Il apparaît donc logique que le harcèlement sexuel soit très largement vécu par les femmes sur les sites de rencontres. Ce sont ainsi plus de 2 femmes interrogées sur 3 qui ont été victimes de harcèlement sexuel au moins une fois.

Parmi ces actes de harcèlement, 51% des femmes ont subies des avances répétées, 49% ont reçu des propos obscènes, 42% ont reçu des dickpic et 31% ont fait l'objet de remarques ou insultes sexistes. Parmi les personnes interrogées, ce sont principalement les moins de 25 ans qui subissent ce harcèlement sexuel, puisque 63% des moins de 25 ont reçu des dickpic.

Au total 69% ont été victimes d'au moins une forme de harcèlement sexuel. Parmi elles, 64% estiment que ces agressions sont aussi violentes que si elles étaient vécues dans la vie réelle. Un chiffre exorbitant de 12% estime que ces agressions sont plus violentes que dans la vie réelle, alors même que les femmes subissent du sexisme ordinaire tous les jours. Face à ces nombreuses remarques et insultes, 89% des femmes ont envisagé de bloquer, ou ont bloqué la personne qui les menaçait ou les harcelait.

Rencontres désagréables et ruptures désobligeantes 

Une fois passée la phase de premiers échanges virtuels, parfois désagréables, impliquant une phase de tri, une première rencontre IRL est envisageable. Il arrive pourtant que l'expérience vécue lors du premier rendez-vous ne soit pas aussi agréable que prévu. Il est ainsi arrivé au moins une fois à 67% des personnes interrogées, que la personne rencontrée ne corresponde pas au profil présenté sur le site.

Les formes de ruptures après un ou plusieurs rendez-vous peuvent également apparaître comme désobligeantes, ainsi 55 % des personnes interrogées ont déjà vécu du "Ghosting", c'est-à-dire une rupture sans donner de nouvelles du jour au lendemain. 40% ont déjà subi du submarining, ghosting suivi d'une réapparition soudaine de la personne, sans prendre la peine de s'excuser ou d'expliquer son absence.

 

37% ont déjà vécu du mosting (lorsque la personne souhaite initialement s'investir dans une relation amoureuse, puis y renonce en prétextant ne jamais avoir envisagé ce type d'engagement). 30% ont déjà vécu de l'orbiting (ghosting, mais la personne continue à suivre les activités de la personne ghostée sur les réseaux sociaux).

Étude Ifop pour UfancyMe réalisée par internet du 17 au 19 octobre 2018 auprès d'un échantillon de 1.031 personnes s'étant déjà inscrites sur un site de rencontre, extrait d'un échantillon national représentatif de 2.523 personnes âgées de 18 ans et plus.