Le gouvernement approuve la création d'un fonds pour les victimes du softenon

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Belga
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Le conseil des ministres a approuvé vendredi la création d'un fonds d'aide aux victimes de la thalidomide, plus connues sous le nom de softenon, a annoncé la ministre de la Santé, Maggie De Block. Une solution budgétaire a été trouvée malgré que le gouvernement se trouve en affaires courantes. Une enveloppe de 5 millions d'euros est prévue visant d'une part à octroyer une intervention de 125.000 euros (une somme forfaitaire unique) pour les victimes directes et d'autre part une intervention de 30.000 euros par parent encore en vie au cas où la victime est décédée. La mesure vise en particulier les mères qui ont été exposées au danger de ce médicament sans le savoir. Après deux ans, le reste de l'enveloppe sera octroyé sous forme de subsides aux asbl de soutien aux victimes de la thalidomide. Ces sommes seront exonérées d'impôts et n'affecteront pas l'octroi d'autres indemnités. Le gouvernement a privilégié un processus rapide, sans examen médical complémentaire. Les décisions seront prises sur la base des preuves existantes. Les victimes auront deux ans pour introduire une demande.

La thalidomide a été utilisée à la fin des années 1950 et au début des années 1960 pour réduire les nausées des femmes pendant leur grossesse. Ce médicament a provoqué de nombreuses malformations des enfants et a été retiré de la vente en Belgique en 1963. Les victimes ont mené un long combat judiciaire qui a abouti à un arrêt de la cour d'appel de Bruxelles en 2018 condamnant l'Etat belge à exécuter la promesse faite en 2010 par la ministre de la Santé de l'époque, Laurette Onkelinx, de créer un fonds d'aide doté de 5 millions d'euros.

Le gouvernement a décidé d'aller en cassation contre cet arrêt parce qu'il estime qu'il ne respecte pas la séparation des pouvoirs. Mais il n'est pas resté insensible à la situation des victimes, a souligné Mme De Block. "La situation de ces personnes me touche profondément. Elles doivent se battre depuis tant d'années. La création d'un fonds d'aide pour les victimes de la thalidomide a été promise par mon prédécesseur. Elle n'a pas pu le mettre en place. Nous avions une solution fin novembre mais les circonstances politiques ont compliqué sa mise en œuvre. Pour les victimes, l'histoire ne pouvait pas se répéter", a expliqué la ministre.

Source: Belga