Le confinement responsable d'une hausse des températures?

Aussi surprenant que cela puisse paraître, les confinements successifs et la réduction de l'activité sociétale liés à la pandémie ont eu un léger impact sur le réchauffement climatique.
par
Pierre
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Des scientifiques du National Center for Atmospheric Research (NCAR) révèlent que ces événements ont temporairement fait grimper les températures dans le monde, et expliquent comment ce phénomène a pu se produire.

On le sait, le confinement a réduit les émissions de certains polluants; ce qui est forcément positif. Et pourtant une étude révèle aujourd'hui que cela a contribué à réchauffer la planète. Qui l'eut cru ? Des scientifiques du NCAR expliquent que ces événements, directement imputables à la crise sanitaire, ont affecté les émissions de certains polluants et a fortiori fait grimper les températures dans le monde pendant plusieurs mois en 2020.

Pour expliquer ce phénomène, les scientifiques rappellent que les aérosols, ou particules en suspension dans l'air, bloquent la lumière du soleil entrante.

De fait, une plus grande partie de la chaleur du soleil a atteint la Terre au printemps dernier lorsque la population mondiale s'est confinée. Un phénomène qui a davantage touché les pays les plus industrialisés comme les Etats-Unis et la Russie.

Plus en détail, l'étude publiée dans la revue Geophysical Research Letters révèle que les températures observées au printemps dernier étaient entre 0,1 et 0,3 degré Celsius plus élevées que celles initialement prévues sur certaines parties du globe.

"Il y a eu une forte baisse des émissions des industries les plus polluantes, et cela a eu des effets immédiats et à court terme sur les températures. La pollution refroidit la planète, il est donc logique que la baisse de la pollution réchauffe la planète", confirme Andrew Gettelman, scientifique au NCAR.

La pollution est en théorie - et très souvent - associée au réchauffement climatique. Ce qui n'est pas faux, mais demande à être précisé comme le soulignent les chercheurs. Ils expliquent que les aérosols ont tendance à renvoyer la chaleur du soleil dans l'espace, tandis que le dioxyde de carbone et les autres gaz à effet de serre emprisonnent au contraire la chaleur près de la surface de la planète. 

Les scientifiques précisent que la pandémie pourrait avoir un impact à plus long terme sur le ralentissement du changement climatique du fait de la réduction des émissions de dioxyde de carbone qui persistent elles des années et des années dans l'atmosphère - contrairement aux aérosols qui eux ont un impact immédiat qui s'estompe plus rapidement.

"Les émissions d'aérosols ont des conséquences majeures sur la santé. Dire que nous devrions polluer n'est pas réaliste non plus", tempère toutefois le principal auteur de l'étude.