La Tunisie pourrait jeter près de 200.000 oranges
«Le plafond ces cinq dernières années était de 400.000 tonnes. Cette année, nous sommes à 550.000 tonnes, c'est énorme», a dit lundi à l'AFP le directeur général du Groupement interprofessionnel des fruits (GIF), Mohamed Ali Jandoubi.
Selon lui, cette performance s'explique essentiellement par les conditions climatiques. «Le temps a été sec et, physiologiquement, il n'y a pas eu de chute de fleurs, tous les fruits ont tenu», a-t-il expliqué.
Les nouvelles plantations de la décennie écoulée qui représentent désormais près du tiers des 27.000 hectares cultivées ont aussi amélioré les rendements.
10% des oranges prévues pour l'export
Si le secteur des oranges fait vivre quelque 12.000 ménages, cette production record n'est toutefois pas nécessairement une bonne nouvelle en l'absence de débouchés, a souligné M. Jandoubi.
Alors que 10% seulement de la récolte est destinée à l'export, «la moitié» pourrait «être détruite» faute de clients, a récemment prévenu l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap).
A la conquête de nouveaux marchés
Des mesures d'urgence viennent d'être annoncées. Elles visent essentiellement le marché français, qui absorbe 90% des exportations, sur une variété d'oranges spécifique, la «Maltaise» de Tunisie, a indiqué le président du GIF.
L'objectif est de passer de 15.000 à 25.000 tonnes exportées, à la faveur d'opérations de promotion auprès des consommateurs et des professionnels, notamment lors du salon de l'agriculture à Paris (25 février-5 mars), a poursuivi Mohamed Ali Jandoubi. «Le problème de la Maltaise sur le marché français, c'est qu'on est sur un marché ancien. Il faut aller à la conquête de nouveaux consommateurs», a-t-il estimé.
D'autres marchés seront visés, dont la Russie où la concurrence de l'Egypte et de la Turquie est toutefois féroce.