La sieste, une inquiétante habitude chez les pilotes de l'air

L'explosion du trafic aérien n'est pas sans conséquence sur le rythme de travail du personnel de bord. De plus en plus de pilotes profiteraient du temps de vol de croisière pour se reposer.
par
Camille
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L'histoire de la sécurité aérienne recense peu d'accidents dus à un endormissement des pilotes, en tout cas pour ce qui concerne le trafic de passagers. Un sondage commandé par l'association des pilotes britanniques montre tout de même que près de la moitié d'entre eux estiment que la fatigue est la principale menace qui plane sur la sécurité des passagers.

Les compagnies low cost sont fréquemment pointées du doigt pour le rythme de travail qu'elles imposent. Les employés, pilotes compris, sont de plus en plus souvent payés à l'heure de vol. Dans une interview au quotidien français Libération, un salarié de Ryanair raconte son quotidien. «Une journée classique commence par un réveil à 4 heures. Je dois être à l'aéroport à 5h35 pour le briefing. Les moteurs commencent à tourner à 6h30 et ce n'est qu'à partir de ce moment que nous commençons à être payés. Deux allers-retours dans la journée, cela représente quatre vols et 12 h de travail, pour lesquelles nous ne serons payés que 8h30.»

Des petites pauses en pilote automatique

Avec un tel rythme, rien d'étonnant à ce que le personnel, pilotes compris, ait besoin d'un peu de repos. «Dès le quatrième jour, on est fatigués. Résultat, on dort dans le cockpit durant le vol, même si nous n'avons pas le droit de le faire quand le temps de trajet est inférieur à 2h25», expliquent encore des pilotes de Ryanair dans Libération. Ryanair a par ailleurs démenti que faire des micro-siestes dans le cockpit d'un de ses avions soit possible.

Cette pratique met-elle en danger la sécurité des passagers ? En réalité, l'essentiel du vol est désormais géré par des pilotes automatiques, avec des pilotes qui sont là pour reprendre le contrôle en cas d'imprévu. La low cost irlandaise avait d'ailleurs par le passé proposé que les règles soient revues afin que des avions puissent voler sans copilote.

Du côté des pilotes, le fait de dormir quelques minutes ne choque pas. Ils rappellent d'ailleurs qu'il existe un système nommé CRIP (pour controlled rest in position), qui autorise les pilotes à dormir quelques minutes, un à la fois, et à condition de se réveiller une demi-heure avant l'atterrissage. Cette habitude des micro-siestes serait donc sans conséquences. On rappellera d'ailleurs que l'avion reste le moyen de transport le plus sûr.