La police marocaine se retire de lieux symboliques de Al-Hoceima

Les forces de l'ordre marocaines ont entamé un retrait «progressif» de lieux publics symboliques à Al-Hoceima. Ce geste est vu comme une tentative d'apaisement après huit mois de contestation populaire.
par
Camille
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Des policiers étaient déployés depuis des semaines dans le centre des villes d'Al-Hoceima et d'Imzouren. Ces villes sont l'épicentre du mouvement revendiquant le développement de la région du Rif. Les forces de l'ordre ont entamé un retrait progressif, a annoncé le nouveau gouverneur de la province.

AFP

Le nombre de policiers et de gendarmes déployés dans la province pour contenir les manifestations du «hirak» -nom donné localement à la contestation- n'a jamais été divulgué. Mais leur omniprésence dans les lieux publics était dénoncée par les militants comme une preuve d'une «militarisation» de la région par le «makhzen» (pouvoir).

La population veut le développement de Al-Hoceima

Les principaux meneurs de la contestation dans le Rif, dont son leader Nasser Zefzafi, ont été arrêtés fin mai. Mais les manifestations quasi-quotidiennes ont continué depuis, avec des heurts fréquents avec les forces de l'ordre. Outre un développement de leur région enclavée, les manifestants réclament désormais en priorité la libération des détenus.

Le retrait policier d'Al-Hoceima intervient au début de la saison touristique, qui voit chaque année des Rifains de la diaspora en Europe revenir en vacances. L'impact de ces retours suscite des craintes, alors que des associations de la diaspora affichent un fort soutien aux manifestants, et que Nasser Zefzafi avait appelé, avant son arrestation, à une grande marche le 20 juillet.