La pause café au boulot, une tradition bien différente en fonction des pays

En 2018, 53% des salariés français prenaient le temps de mettre leurs tâches en stand-by pour siroter une boisson chaude. A l'heure du couvre-feu et d'un télétravail qui ne concerne pas (encore) tous les employés, la pause café s'affirme comme un vrai moment convivial où trouver du réconfort auprès de ses collègues. Tour du monde des traditions à l'heure de faire une pause ! 
par
ThomasW
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La pause Fika en Suède

On ne badine pas avec la pause café de l'autre côté de la mer Baltique ! En Suède, où la consommation de café avoisine les 8,2 kg par an et par habitant, ce moment s'intitule précisément "fika" et est même réglementé par la loi. Pour chaque heure travaillée, les salariés suédois gagnent cinq minutes d'une pause "fika". La culture de cette pause est si imprégnée dans la société suédoise qu'elle dépasse le cadre du monde du travail. Et l'on parle aussi de "fika" quand on retrouve ses amis ou sa famille autour d'une légère collation, toujours accompagnée d'une boisson chaude. Car pour être "fika", il faut que la pause soit obligatoirement partagée. Le terme provient de l'argot "kaffi" apparu au XIX siècle. On a inversé les syllabes conformément au "verlan".

La pause "smoko" en Australie et en Nouvelle-Zélande

Dans un des pays les plus répressifs en matière de tabagisme, la pause café en Australie est surtout rattachée à l'idée de s'arrêter quelques minutes pour fumer une cigarette. Le terme provient de la contraction "smoke-oh", inscrit dans le jargon de la marine britannique durant la deuxième moitié du XIXe siècle. Au pays des kangourous, la tradition du "smoko" a surtout été entretenue par les habitants des campagnes, comme les tondeurs de moutons. La pause prend la forme d'un en-cas et d'une cigarette entre le petit-déjeuner et le déjeuner. Toutefois, les autorités australiennes étant particulièrement restrictives en matière de vente et de consommation de tabac, la tradition du smoko est considérablement en train de disparaître... Pour autant, celle-ci susbsiste en Nouvelle-Zélande où elle a été d'abord pratiquée par les fermiers et les travailleurs manuels. Au fil du temps, "smoko" est devenu le moyen de désigner une pause au bureau.

La pause Oyatsu au Japon

Rendez-vous entre 14h et 16h.Oyatsu correspond à la "huitième période de la journée" dans la langue nippone. De Tokyo jusqu'à Fukuoka, on fait le plein d'énergie pour ne pas s'endormir avant de rentrer à la maison en dévorant des fruits et des gourmandises sucrées. Rien de bien compliqué avec la profusion de petits snacks que l'on trouve à tous les coins de rue pour faire augmenter sa jauge de glucides, les barres KitKat en tête. Toutefois, les becs salés ne se privent pas pour autant de grignoter des aliments conformes à leur préférence. Et le café dans cette histoire ? Si cette pause oyatsu concerne les snacks, la "tradition" n'impose en rien de siroter un kawa... ou un thé vert.

La pause merienda en Argentine

Littéralement, "merienda" signifie goûter en espagnol. Un temps de pause indispensable dans cette contrée sud-américaine où le dîner n'est servi qu'à 22h30. Mais, ce n'est pas l'unique raison. Cette tradition remonterait à la fix du XIXe siècle, lors de l'arrivée massive d'Espagnols et d'Italiens. Rien d'étonnant donc si on s'autorise un goûter aux alentours de 18h. On boit de préférence la boisson locale, le maté, préparé à l'origine par les Amérindiens Guaranis avec des feuilles. Bien sûr, le dulce de leche (la confiture de lait, ndlr) national accompagne souvent cette pause gourmande, tout comme les pâtisseries et les toasts. Les familles argentines servent aussi une recette typique de leur pays : des medialunas, une viennoiserie hybride mi-croissant, mi-brioche.