La pandémie en est à un "point critique", selon l'OMS

La pandémie a atteint un point «critique» avec des infections qui croissent de manière «exponentielle», a averti lundi l'OMS, selon laquelle la Covid-19 pourrait être maîtrisé en quelques mois si les bonnes mesures étaient prises.
par
sebastien.paulus
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«Nous sommes actuellement à un point critique de la pandémie. La trajectoire de cette pandémie est en pleine expansion. Elle croît de manière exponentielle. Ce n'est pas la situation dans laquelle nous voulons nous trouver 16 mois après le début de la pandémie, alors que nous disposons de mesures de contrôle efficaces», a déclaré Maria Van Kerkhove, la responsable technique à l'Organisation mondiale de la santé de la lutte contre la Covid-19, en conférence de presse.

La semaine dernière, a-t-elle expliqué, inquiète, le nombre de cas a progressé de 9% dans le monde, tandis que les décès ont augmenté de 5%. «C'est la septième semaine consécutive d'augmentation des cas, et la quatrième semaine consécutive d'augmentation des décès», a souligné à ses côtés le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

La vaccination suit pourtant son cours

«La semaine dernière, nous avons enregistré le quatrième plus grand nombre de cas en une seule semaine jusqu'à présent. Plusieurs pays d'Asie et du Moyen-Orient ont connu une forte augmentation du nombre de cas. Et ce, malgré le fait que plus de 780 millions de doses de vaccin ont été administrées dans le monde», a-t-il ajouté.

Il a rappelé une fois de plus que les vaccins étaient des outils «vitaux et puissants», mais a appelé les Etats et la population à suivre encore et toujours les mesures qui fonctionnent: distanciation physique, masques, hygiène des mains, ventilation, dépistage, recherche des contacts, isolement et quarantaine.

Des confinements nécessaires

«L'OMS ne veut pas voir des confinements sans fin (...). Mais pour l'instant, dans de nombreux pays, les unités de soins intensifs sont débordées et des gens meurent - et c'est totalement évitable», a assuré le patron de l'agence onusienne.

«Dans certains pays, malgré la poursuite de la transmission, les restaurants et les boîtes de nuit sont pleins, les marchés sont ouverts et bondés, et peu de gens prennent des précautions», a-t-il déploré, tout en soulignant que les pays qui s'en sortaient le mieux étaient ceux qui avaient pris une «combinaison de mesures adaptées, mesurées, agiles et fondées sur des données».

Un optimisme prudent

Pour le Dr Tedros, même si la pandémie est «loin d'être terminée», il y a «de nombreuses raisons d'être optimistes": «la diminution du nombre de cas et de décès au cours des deux premiers mois de l'année a montré que ce virus et ses variants pouvaient être arrêtés».

«Avec un effort concerté pour appliquer des mesures de santé publique et une vaccination équitable, nous pourrions maîtriser cette pandémie en quelques mois. Que nous y parvenions ou non, cela dépend des décisions et des actions que les gouvernements et les individus prennent chaque jour», a-t-il conclu.