La mission Solar Orbiter s'est élancée vers le Soleil

La sonde euro-américaine Solar Orbiter a décollé dans la nuit de dimanche à lundi de Floride vers le Soleil, dont elle étudiera pendant la prochaine décennie ces tempêtes chargées de particules qui peuvent provoquer des pannes sur Terre.
par
sebastien.paulus
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La sonde de l'Agence spatiale européenne (ESA) s'est élancée avec succès à 23H03 (04H03 GMT lundi) de Cap Canaveral en Floride, lancée par une fusée américaine dans le cadre d'un partenariat avec la Nasa. A son bord: dix instruments scientifiques (209 kilos de charge utile) pour une mission à 1,5 milliard d'euros.

Après un passage par l'orbite de Vénus, puis celle de Mercure, le satellite, dont la vitesse maximale atteindra 245.000 km/h, s'approchera à 42 millions de kilomètres du Soleil, soit moins d'un tiers de la distance Soleil-Terre.

"C'était parfait"

«Je pense que c'était parfait, tout à coup on a vraiment l'impression d'être connecté à tout le système solaire», a dit Daniel Muller, du projet ESA, peu après le lancement. «On est ici sur Terre et on lancer quelque chose qui ira près du Soleil.»

«Nous avons un objectif commun, celui de tirer le meilleur parti scientifique de cette mission. Je pense que nous allons réussir», a abondé Holly Gilbert, directrice de la division des sciences héliophysiques de la Nasa.

Solar Orbiter «aura la capacité de regarder le Soleil directement», explique Matthieu Berthomier, chercheur CNRS au laboratoire de physique des plasmas de l'école Polytechnique.

Il va faire chaud! 

La sonde est protégée par un bouclier thermique, car il fera très chaud, de l'ordre de 600°C. «Quand on est aussi proche du Soleil, on n'a pas de problème d'énergie, mais on a un problème de température», a expliqué vendredi depuis le centre spatial Kennedy Ian Walters, chef du projet chez Airbus, qui a construit l'appareil.

Les nouvelles données recueillies viendront compléter celles de la sonde Parker de la Nasa, lancée en 2018, qui s'est approchée bien davantage de la surface de l'astre (7 à 8 millions de kilomètres), mais sans technologie d'observation directe, la chaleur étant trop intense.

Avec six instruments imageurs (télédétection), la sonde européenne pourra elle «voir» l'astre à une distance encore jamais égalée. Et révéler les pôles du Soleil, dont on ne connaît actuellement que les régions équatoriales. Quatre autres instruments de mesures «in situ» serviront à sonder l'environnement autour du Soleil.

Objectif principal de la mission: «comprendre comment le Soleil crée et contrôle l'héliosphère», la bulle de matière entourant tout le système solaire, résume Anne Pacros, responsable mission et charge utile de l'ESA.