La jambe fusil, le signe qui proteste contre le régime chinois

par
Lea
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Vous l'avez peut-être vu passer sur les réseaux sociaux. La pose "jambe fusil", qui consiste à soulever l'un de ses mollets et à le tenir avec les mains comme s'il s'agissait d'une arme, fait le tour du web depuis le 11 juin.

Elle a été lancée sur Instagram par Ai Weiwei, un artiste chinois dissident. Après avoir lui-même pris la pose, il a diffusé sur son compte des clichés de militants chinois et de personnes étrangères dans cette attitude avec le hashtag #gunleg. Depuis, tous les jours, des milliers d'internautes épaulent leur jambe.

Ai Weiwei est en liberté conditionnelle depuis 2011 et a connu de nombreux déboires avec le gouvernement. Très vite, les médias se sont interrogés sur le sens politique de ces photographies. Elles sont notamment apparues sur la plateforme de microblogs chinois Sina Weibo, sous le titre "Série antiterroriste de Pékin".

Certains ont supposé que la posture était une dénonciation de la répression menée par le régime communiste chinois. D'autres ont pensé qu'il s'agissait d'une référence aux exercices anti-terroristes menées à Pékin récemment. La jambe fusil intervient aussi au moment du 25ème anniversaire du massacre de la place Tiananmen, lors duquel l'armée avait tiré sur des manifestants étudiants.

Interrogé par le Washington Post, Ai Weiwei a expliqué : "C'est une pure utilisation des médias sociaux. Reprendre des notions publiques sur des questions de société - le pouvoir de contrôler les individus... la terreur, les armes, de nombreux problèmes, et d'utiliser le corps comme une arme. Vous ne pouvez pas faire ça avec un roman, un film ou au théâtre. C'est plus comme de la poésie... Certains sont très vides, d'autres très profondes. Saisir votre propre jambe comme un objet étranger, réfléchir et photographier."

Instagram est l'un des rares réseaux sociaux accessibles en Chine. Facebook, la compagnie qui le détient, est bloquée dans le pays.