La fessée remise en cause par une étude pour ses impacts sur l'enfant

Faut-il ou ne faut-il pas donner de fessée à son enfant pour lui montrer qu'il a fait quelque chose de mal? Le débat semble éternel dans notre société, mais la science a, quant à elle, tranché depuis un moment. Diverses études démontrent l'impact de ce geste sur le développement cérébral des enfants et l'université d'Harvard a récemment abondé en ce sens.
par
sebastien.paulus
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En 2019, une étude rapportait que la fessée n'a pas disparu des foyers et restait une sanction utilisée par de nombreux parents. Celle-ci pointait notamment le fait que la moitié des parents américains avaient donné une fessée à leur enfant au cours de l'année écoulée, un chiffre qui restait significatif quand on regardait sur la semaine précédente, puisqu'un tiers des interrogés confiaient avoir levé la main sur leur enfant.

Toutefois, une étude de l'université d'Harvard, publiée dans la revue Child Development, rappelle que la fessée pourrait avoir un impact conséquent sur le développement de l'enfant. Les chercheurs ont découvert que cela altérait le développement du cerveau de la même façon que les formes graves de maltraitance. En effet, ce geste active des zones du cerveau impliquées dans la perception des menaces et change directement leur prise de décision.

Une réelle forme de violence

" Nous savons que les enfants dont la famille a recours aux châtiments corporels sont plus susceptibles de souffrir d'anxiété, de dépression, de troubles du comportement et d'autres problèmes de santé mentale, mais beaucoup de gens ne considèrent pas la fessée comme une forme de violence. Dans cette étude, nous avons voulu examiner si la fessée avait un impact au niveau neurobiologique, en termes de développement du cerveau. Bien que nous puissions ne pas conceptualiser le châtiment corporel comme une forme de violence, en termes de réaction du cerveau d'un enfant, ce n'est pas si différent de la maltraitance. C'est plus une différence de degré que de type", a déclaré Katie McLaughlin, professeure de sciences sociales John L. Loeb et directrice du laboratoire de stress et de développement du département de psychologie de Harvard.

Détails de l'étude

Pour arriver à ces conclusions les scientifiques ont comparé les activités cérébrales de 40 enfants qui avaient reçu des fessées dans leurs vies, contre 107 qui n'en avaient pas reçues. Ceux-ci ont subi un IRM alors qu'ils regardaient les visages d'acteur manifestant divers émotions durant des périodes variables, de façon à observer leur activité cérébrale.

Les enfants victimes de fessées avaient une activité cérébrale plus importante face à des visages effrayants, une activité également observée chez les enfants ayant subi de graves abus, démontrant que la fessée à un impact d'une gravité importante, même si le geste peut sembler anodin. Une étude de plus qui remet grandement en cause l'utilisation de la fessée dans notre société.

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