La décision AstraZeneca n'aura qu'un faible impact sur la campagne de vaccination

La décision de ne plus administrer ces quatre prochaines semaines le vaccin d'AstraZeneca aux personnes en dessous de 56 ans n'aura qu'un faible impact sur la campagne de vaccination en Belgique, ont indiqué jeudi les ministres de la Santé Frank Vandenbroucke (Fédéral) et Wouter Beke (Flandre) sur les ondes de la VRT (Radio 1).
par
Maite
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Ils confirment ainsi des propos similaires du délégué général Covid-19 en Wallonie, Yvon Englert, mercredi sur RTL.

Au nord du pays, seules 6.000 vaccinations sur un total d'un million doivent être reprogrammées, essentiellement pour des jeunes stagiaires en hôpital et autres centres de soins, qui ne recevront donc pas l'injection AstraZeneca. Pour M. Englert, quelques centaines de personnes sont concernées au sud du pays.

«Se faire vacciner est donc une arme bien meilleure contre ce virus"

Les ministres ont à nouveau souligné l'extrême rareté des effets secondaires de ce vaccin concernant des caillots sanguins et un faible taux de plaquettes, qui seraient liés à 18 décès sur un total de 25 millions de doses administrées. «Se faire vacciner est donc une arme bien meilleure contre ce virus que ne pas se faire vacciner», a répété M. Beke, qui confirme aussi le conseil de l'Agence européenne du médicament (EMA) de consulter un médecin si des symptômes d'effets secondaires de ce type sont repérés par des patients vaccinés AZ.

Frank Vandenbroucke a adopté un ton critique à l'adresse de l'EMA. «Nous aurions aimé une analyse plus approfondie sur le risque d'effets secondaires par tranches d'âge. Lors de la réunion des ministres de la Santé (mercredi en fin de journée), je n'ai pas été le seul à le dire». La Belgique veut aussi davantage de clarté de la part de l'EMA sur la seconde dose du vaccin, le meilleur moment pour l'administrer ou encore la possibilité de recourir à un autre vaccin après une première dose d'AZ.

Pas de données suffisantes

L'EMA avait dit mercredi ne pas disposer de suffisamment de données pour une analyse de risque par tranches d'âge, ainsi que pour les questionnements sur la deuxième dose, notamment du fait que trop peu de ces secondes doses ont été administrées.

Si la limitation devait perdurer au-delà des quatre semaines, la campagne devra ralentir puisqu'elle mise toujours sur les vaccins AZ, avait indiqué M. Englert. Concernant la deuxième dose, il n'a pas exclu le recours à un autre vaccin, mais une stratégie sera élaborée d'ici la mi-mai, période où devront être administrées ces secondes doses. Il n'est d'ailleurs pas certain que le risque de thrombose soit toujours présent pour une seconde administration.

Pour Frank Vandenbroucke, les ministres belges de la Santé ont en fait suivi mercredi l'avis du Conseil supérieur de la Santé. «Quand on ne dispose que de l'AstraZeneca pour vacciner, alors il ne faut pas hésiter, et l'utiliser. Mais si l'on a le choix entre plusieurs vaccins et que cela ne change rien à la vitesse de la campagne, alors on peut adapter». L'avis du Conseil supérieur de la Santé sera publié dans la journée de jeudi, selon le ministre.