La Belgique à la traîne dans l'élaboration d'un plan national contre le racisme

La Belgique ne dispose toujours pas de plan interfédéral de lutte contre le racisme, malgré ses engagements pris il y a 17 ans auprès de l'ONU. Une trentaine d'associations de la société civile ont tenu à le rappeler aux élus, mardi, lors d'un colloque organisé à la Chambre des représentants. Elles ont présenté 11 propositions d'action.
par
Laura
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En 2001, la Belgique s'est engagée à élaborer un plan interfédéral contre le racisme, en vertu de la Déclaration et du programme d'actions adoptés lors de la Conférence mondiale contre le racisme organisée à Durban, en Afrique du Sud. Dix-sept ans plus tard, ce plan fait toujours défaut. "Il existe un réel manque d'intérêt pour la question", affirme Nicolas Bossut, secrétaire général de BePax, une des associations membres de la "Coalition pour un plan d'action interfédéral contre le racisme".

Série de propositions

Afin de rappeler aux autorités les engagements de la Belgique, la coalition - qui regroupe notamment la CSC, le MRAX, la Ligue des Droits de l'Homme ou encore le Collectif contre l'islamophobie en Belgique - a présenté une série de propositions.

Parmi celles-ci, les organisations suggèrent notamment de veiller à l'implication systématique des acteurs concernés, d'établir un meilleur état des lieux du racisme et de ses différentes formes en Belgique, d'assurer un meilleur suivi juridique des infractions aux lois antidiscrimination, de définir des plans destinés à la police ou encore de prévoir un examen antidiscrimination de chaque nouvelle loi.

Récemment, "la secrétaire d'Etat à l'Egalité des chances a entrepris plusieurs démarches. Il nous est parvenu qu'un plan d'action contre le racisme serait en préparation et que la société civile serait concertée. Mais jusqu'ici, nous n'avons pas encore été contactés", commente Thomas Peeters, de l'association ORBIT et porte-parole de la coalition.

Volonté d'avancer

Dans la salle, les représentants du PS, de Défi, d'Ecolo/Groen, du SP.A et du CD&V présents ont salué l'initiative. Tous ont réitéré leur volonté d'avancer, notamment via l'interpellation des ministres compétents.

Et si aucun plan n'émerge sous cette législature, "à l'approche des élections, une première victoire serait déjà l'intégration de nos propositions dans les programmes politiques", ajoute Nicolas Bossut.