Koen Geens (CD&V) dit "non" à un gouvernement sans N-VA

Koen Geens, vice-Premier du gouvernement en affaires courantes et ministre de la Justice démissionnaire, a répété mardi matin au micro de La Première que son parti, le CD&V, n'envisage pas, dans l'état actuel des choses, la possibilité d'aller vers un gouvernement fédéral qui serait minoritaire côté flamand, soit sans la N-VA.
par
sebastien.paulus
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Les autres partis flamands sont-ils trop faibles pour «y aller» sans la N-VA? «Je pense que oui», répond-il, au lendemain du rapport final au Roi des informateurs Didier Reynders et Johan Vande Lanotte.

On attend mardi l'annonce par le souverain d'un duo PS - N-VA chargé de déminer le terrain en vue de véritables négociations pour la formation d'un exécutif fédéral.

Des deux prochains «préformateurs» ou médiateurs, dont le Roi doit encore dévoiler les noms (Rudy Demotte et Geert Bourgeois sont pressentis), le ministre attend «qu'ils cherchent ce qui les unit, et unit les trois Régions et les communautés du pays». Le but est «que leur travail aide le prochain formateur à former un gouvernement. La mission sera compliquée». «On aurait préféré que ce soit directement des formateurs, mais vu la situation du futur président du PS (Paul Magnette, seul candidat à l'élection des 18-19 octobre, NDLR), on a préféré attendre», observe Koen Geens, qui renvoie aux deux principaux partis du Nord et du Sud la responsabilité de trouver des points de convergence. «C'est à eux deux d'essayer de s'en sortir cette fois», constate-t-il, rappelant que son propre parti a déjà, durant les deux précédentes législatures, participé au déblocage de la situation avec l'un (PS en 2011) puis l'autre (N-VA en 2014) de ces deux acteurs.

«Pour l'instant, mon parti dit clairement non (à un gouvernement minoritaire coté flamand), et on n'est pas les seuls», a encore répété le ministre, qui reste lucide: «les chances sont petites d'avoir un gouvernement d'ici à la fin de l'année», constate-t-il. Quant à un éventuel remplacement de Charles Michel, bientôt parti à l'Europe, au poste de Premier ministre du gouvernement en affaires courantes: «on n'en a pas encore parlé», tranche celui qui est pressenti pour cette promotion temporaire.

Encore loin d'un accord

Le chef de groupe N-VA à la Chambre Peter De Roover a lui-même estimé au micro de la VRT que la situation reste «très éloignée d'une solution», laissant comprendre qu'il ne faut pas espérer un déblocage rapide. «Les discussions avec le PS ont eu une utilité, mais il reste encore beaucoup de boulot», résume-t-il.

Meyrem Almaci, la présidente de Groen, s'exprimant elle aussi dans l'émission «De Ochtend» (VRT), a de son côté estimé mardi qu'"après quatre mois, il est temps qu'on arrive à quelque chose». Au niveau fédéral, la Belgique a besoin «d'un projet 'chaud' qui stimule l'économie de telle manière qu'on ne manque pas d'opportunités comme on est en train de le faire au niveau flamand», où son parti est dans l'opposition. Tout en refusant de spéculer sur la possibilité d'un gouvernement laissant finalement la N-VA de côté, elle a précisé que son parti «reste disponible».

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