Jesse Feras Klaver, nouvelle figure de la gauche néerlandaise

Les élections néerlandaises remportées haut la main par la formation libérale du premier Ministre Mark Rutte, ont aussi révélé une percée du parti écologiste «GroenLinks» emmené par Jesse Feras Klaver («JFK»). Portrait d'un leader qui défraie la chronique pour sa précocité et sa ressemblance physique avec le Canadien Justin Trudeau.
par
Gaetan
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Le verdict des élections néerlandaises est sans appel: «Non à l'extrémisme et au populisme». Les derniers sondages, après dépouillement de 97% des suffrages, donnent à la chambre basse du Parlement un visage inédit. En raflant 33 sièges, le VVD du Premier ministre sortant Mark Rutte reste le plus grand parti du pays, talonné par le PVV de Geert Wilders qui en obtient 20, le CDA 19 et D66 19.

Outre le revers qu'a subi l'extrême droite, cette élection est surtout marquée par le succès du parti écologique Groenlinks (Gauche verte) qui, avec 14 sièges, détrône le parti travailliste (PvdA) qui a dégringolé à neuf sièges. Cette débâcle historique essuyée par le parti social-démocrate qui perd 29 élus par rapport à l'assemblée sortante a d'ailleurs poussé son président Hans Spekman à mettre hier son sort entre les mains des membres de sa formation, dont le bureau se réunit samedi à Utrecht.

Précocité inédite

Mais plus que cet effondrement du PvdA, il convient de retenir le succès fulgurant qu'embrasse Groenlinks, devenu premier parti à Amsterdam sous la houlette de son jeune leader Jesse Feras Klaver («JFK»). Cet ardent défenseur de la multiculturalité, né le 1er mai 1986 d'un père marocain absent et d'une mère hollandaise, prônera forcément une transition énergétique durable. Issu d'un milieu modeste, il décroche un diplôme d'enseignement professionnel et un autre de travail social mais il embrasse des ambitions politiques dès ses 18 ans, lorsqu'il rejoint le parti écologiste.

Connu pour sa gestion des sulfureux dossiers de l'évasion fiscale et de l'écart entre les riches et les pauvres, il est élu «talent politique de l'année» en 2010 avant d'obtenir un siège à la Seconde Chambre en 2012. Le 12 mai 2015, il est propulsé à la tête de Groenlinks à seulement 29 ans pour devenir le plus jeune chef de parti de l'histoire de son pays.

AFP / ANP / R. van Lonkhuijsen

Le Trudeau batave

Déjà comparé au Premier ministre canadien Justin Trudeau pour ses bouclettes et la fraîcheur qu'il apporte à la politique de son pays, le trentenaire charismatique propose un programme clair, nuancé avec son sosie: défendre les valeurs de l'Europe, continuer l'accueil des réfugiés, taxer davantage les riches et les entreprises. Certes, ce jeune porte-drapeau doit encore tailler sa légende mais son avenir s'annonce radieux puisqu'il dirigera un parti écologique devenu la nouvelle figure de la gauche, passé de quatre à 14 sièges dans l'hémicycle.