Jérémy frérot vit sa « meilleure vie » : « Je n'ai jamais été aussi prolifique qu'en 2020 »

Jérémy Frérot est un père de famille épanoui depuis son retour au bassin d'Arcachon qu'il chérit. La crise du coronavirus a profité à l'artiste qui a écrit « Meilleure vie », celle qu'il mène actuellement, et celle qu'il nous souhaite tous. Ce deuxième album donne l'opportunité à l'ancien comparse de Flo Delavega d'aborder des sujets qui lui sont chers et de faire ce qu'il fait de mieux : partager la musique. 
par
oriane.renette
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Est-ce que l'euphorie du lancement de « Meilleure vie » est-elle plus grande que pour le premier album ?

« L'euphorie est plus grande que lors du premier album car je suis beaucoup plus en accord avec ce que j'ai fait. J'ai trouvé ma voie avec ce disque donc ça se ressent dans mon excitation. »

« Matriochka » était une première expérience qui était volontairement imparfaite. Avec trois ans de recul, qu'est-ce qu'elle vous a appris ?

« Je me suis rendu compte de ce que je voulais, notamment dans le chant. Que la scène était quelque chose qui me plaisait et ce que je voulais en faire. L'album était assez froid et sur scène, j'ai réalisé que j'avais envie d'être beaucoup plus chaleureux et que ma musique devait donc plus ressembler à cela. Cette envie a été amplifiée au moment d'écrire les chansons. Je me trouvais près des miens, entouré des gens que j'aime dans le bassin d'Arcachon, donc ça s'est ressenti dans l'album. »

Depuis que vous êtes revenu dans le bassin d'Arcachon, on peut parler d'une renaissance. Vous avez mal vécu votre période à Marseille ?

« Pas exactement, mais je ne me sentais pas à ma place. J'avais du mal à m'intégrer dans cet état d'esprit. Le sud, c'est très chaud et très virulent, ce qui ne me ressemble pas. Je me suis fait énormément d'amis mais y vivre, je n'y arrivais pas. J'avais besoin d'un retour aux sources, à des choses qui me ressemblaient plus. Qui plus est, je voulais offrir ce cadre paradisiaque à mes enfants, qui leur permettra d'avoir une vie saine et proche de la nature, sans être déconnectée de la vraie vie. Tout cela, je le chante dans ‘Meilleure vie'. »

Ces aspirations écologiques, comment se traduisent-elles dans votre quotidien ?

« C'est avant tout une multitude de petits gestes que j'ai pris l'habitude d'adopter. Je suis aussi ambassadeur de Surfrider Foundation, une ONG qui se consacre à la qualité des eaux des océans et de nos littoraux. Le but est de sensibiliser les gens à cette problématique afin de réussir, par le biais de nouvelles lois, à réduire notre consommation de plastique, parce que l'arrêter c'est utopiste. »

Cette meilleure vie dont vous parlez, c'est celle à laquelle vous aspirez ou celle dans laquelle vous vous épanouissez à l'heure actuelle ?

« C'est celle dans laquelle je m'épanouis. C'est particulier parce que la pandémie est passée par là mais je n'ai jamais été aussi prolifique qu'en 2020. Pendant le premier confinement, j'ai ouvert un bar à vin, j'ai écrit un album, j'ai fait un enfant et j'ai déménagé dans le bassin d'Arcachon. Le virus m'a aussi permis de rester chez moi près de ma famille, ce qui était inespéré. Je ne sais pas si l'album aurait abordé les mêmes sujets sans cela. Je suis passionné par tout ce que je fais donc je vis ma meilleure vie, même si on est privés d'une multitude de choses. »

Dans « Fais-le », vous parlez de la difficulté de se lancer. Qu'est-ce qui vous a le plus demandé d'oser depuis vos débuts en musique ?

« Le simple fait de se lancer en musique était un pas à franchir. Je n'étais pas destiné à cela et tout plaquer pour le faire, c'était quelque chose. C'est venu d'un échec scolaire parce que je ne voulais pas ce qu'on me proposait. Se lancer en solo aussi était osé après les Fréro Delavega. Je ne savais pas si j'étais fait pour être seul parce que j'avais appris les joies de la musique à deux. Reprendre les rênes d'un concert était périlleux, mais j'ai découvert que je savais le faire aussi. »

Lorsque vous avez démarré votre aventure avec Flo, il était inconcevable de vous lancer seul ?

« Si, mais pas aussi tôt. J'avais un sentiment d'inachevé lorsque l'on s'est séparé. Je voulais construire encore plus et m'ouvrir, ce que j'ai dû faire seul. Mais c'était un besoin de se relancer rapidement, car la musique c'est ce que j'aime profondément. Être en communion avec les gens et partager la musique, c'est quelque chose qui m'est indispensable. »

Comme vous l'avez dit tantôt, vous avez été très occupé dernièrement. Est-ce que c'est la clé du bonheur à vos yeux ?

« En ce moment, j'en ai besoin pour me sentir vivant et complet. Tant que je réussis ce que je fais, je vais continuer comme ça mais quand je serai dépassé, je prendrai le temps de me calmer pour réussir chaque chose une par une. Mais là tout va bien et j'y arrive, donc je continue dans mon essor. »

En quelques lignes

Avec « Meilleure vie », Jérémy Frérot signe une meilleure version de son premier album et continue à étoffer son projet en solitaire, suite à la séparation des Fréro Delavega. L'artiste français s'est entouré de paroliers et de compositeurs, ce qui lui a permis de se concentrer sur sa voix. Avec « Un homme » ou « Je te veux », on retrouve des titres originaux et rafraîchissants qui trouveront leur place dans le cœur des fans.