Jair Bolsonaro, de l'extrême droite, élu président du Brésil

"Nous allons changer ensemble le destin du Brésil", a déclaré dimanche soir le président élu de la République du Brésil, Jair Bolsonaro, dans son premier discours, sur Facebook, après l'annonce de sa victoire au 2e tour de la présidentielle.
par
Belga
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"Nous ne pouvons plus continuer à flirter avec le socialisme, le communisme, le populisme de gauche", a affirmé ce chantre de la dictature militaire (1964-1985) dans son premier discours, retransmis en direct sur Facebook. "Ensemble, nous allons changer le destin du Brésil", a insisté l'ex-capitaine de l'armée de 63 ans, qui prendra les rênes du plus grand pays d'Amérique Latine en janvier, grâce aux suffrages de plus de 57 millions d'électeurs.

"Notre gouvernement sera composé de personnes qui ont le même but que celui qui m'anime maintenant. Le but de transformer le Brésil en une nation libre et prospère." "Et cela signifie que le gouvernement fédéral devra faire un pas en arrière en réduisant sa structure et sa bureaucratie, en réduisant le gaspillage et les privilèges afin que les gens puissent franchir de nombreuses étapes."

"Un serment devant Dieu"

Dès l'annonce des premiers résultats partiels, des feux d'artifice ont été tirés sur la plage de Barra da Tijuca, où des dizaines de milliers de partisans de Bolsonaro étaient rassemblés devant son domicile pour célébrer la victoire de l'ex-capitaine de l'armée qui deviendra chef de l'Etat en janvier, pour quatre ans.

Jair Bolsonaro, a également promis aux Brésiliens que son gouvernement "défendra la Constitution, la démocratie, la liberté". "Ceci n'est ni la promesse d'un parti, ni la parole vaine d'un homme, mais c'est un serment devant Dieu", a dit Bolsonaro, un député élu sous les couleurs de l'extrême droite et nostalgique de la dictature militaire (1964-85).

Transition

De son côté, le président sortant du Brésil, Michel Temer, a félicité dimanche soir le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro et annoncé que la transition entre les deux gouvernements débuterait dès lundi. "Je viens de féliciter le président élu Jair Bolsonaro, j'ai pu percevoir son enthousiasme, non seulement quand il m'a parlé, mais aussi lorsqu'il a fait ses déclarations en faveur de l'unité du pays, de la pacification du pays, de l'harmonie du pays", a déclaré M. Temer depuis sa résidence officielle à Brasilia. Le conservateur

Michel Temer, arrivé au pouvoir en 2016 après la destitution par le Parlement de la présidente de gauche Dilma Rousseff dont il était le vice-président, et qui ne s'est pas présenté en raison d'une impopularité record, laissera officiellement le pouvoir à son successeur le 1er janvier. "A partir de demain, nous commençons la transition", a précisé le chef de l'Etat. "Il est nécessaire que nous travaillions tous ensemble pour assurer la continuité de ce que nous avons fait, la politique économique mise en oeuvre dans le pays, et les autres politiques d'ordre environnemental, d'éducation et de santé", a-t-il ajouté.

Le mandat de M. Temer a été marqué par une économie en berne, une escalade de la violence, et des scandales de corruption à répétition qui ont fini par le rattraper. L'année dernière, le président sortant a fait l'objet de deux enquêtes du parquet pour corruption et association de malfaiteurs. Dans les deux cas, le Parlement a décidé de geler les dossiers jusqu'à la fin du mandat présidentiel. La police fédérale enquête également depuis plus d'un an pour établir s'il a touché des pots-de-vin en échange de l'adoption en mai 2017 d'un décret visant à favoriser des entreprises du secteur portuaire.