Irak: un jihadiste belge condamné à mort pour appartenance au groupe Etat islamique

Un djihadiste belge qui avait menacé dans des vidéos la Belgique et la France a été condamné mardi en Irak à la mort par pendaison pour appartenance au groupe Etat islamique (EI), a constaté un journaliste de l'AFP.
par
Laura
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Le Verviétois Tarik Jadaoun, né en 1988, avait rejoint l'EI en 2014 sous le nom de guerre d'Abou Hamza al-Belgiki. Lors de la première audience de son procès devant la Cour pénale centrale de Bagdad, le 10 mai, ce Belge d'origine marocaine avait plaidé "non coupable" et affirmé aux juges qu'il s'était "fourvoyé". Cette fois-ci, l'homme qui a été amené dans le box de bois grillagé des accusés vêtu de l'uniforme beige des détenus, le crâne rasé et une imposante moustache noire lui barrant le visage, ne s'est pas défendu.

Condamné à la pendaison

Le juge lui a d'abord lu la liste des chefs d'accusation, notamment son rôle de combattant au sein de l'EI et son entrée illégale sur le territoire irakien, avant de lui demander s'il souhaitait ajouter quelque chose. "Non", a seulement répondu M. Jadaoun. Le juge a alors indiqué qu'il prononçait "la pendaison jusqu'à ce que mort s'ensuive conformément à l'article 4 de la loi antiterroriste". M. Jadaoun a alors perdu son sourire et son visage a semblé se décomposer.

L'audience a duré moins de 10 minutes, selon le journaliste de l'AFP. Lors de l'ouverture du procès, le juge avait attribué à M. Jadaoun, qui s'exprimait en arabe, un avocat commis d'office.

Le djihadiste avait appelé dans des vidéos à frapper l'Europe et gagné le surnom de "nouvel Abaaoud", en référence à son compatriote Abdelhamid Abaaoud, l'un des organisateurs présumés des attentats du 13 novembre 2015 en France. Dans une interview accordée fin 2017 à la VRT, Tarik Jadaoun réfutait être un dirigeant terroriste. Il se présentait plutôt comme un suiveur qui avait simplement choisi le mauvais camp. Selon ses propres dires, il était rongé par les remords et prêt à collaborer avec les services de sécurité belges, si à tout le moins ils lui évitaient la peine de mort.

"Pas négociation possible"

A l'époque, le Premier ministre Charles Michel avait répondu que la Belgique ne négocierait en aucun cas avec des combattants belges ou autres de l'organisation terroriste Etat islamique (EI) souhaitant revenir au pays, fermant donc la porte à cette perspective. "Il n'y a pas de négociation possible avec de telles personnes", avait déclaré M. Michel à sur VTM. "Il n'y a pas d'espace pour ces gens dans notre société. Nous devons respecter le droit international mais il n'y a pas de place pour le laxisme."

En tout, plus de 300 personnes, dont une centaine de nationalité étrangère, ont été condamnées à mort en Irak, et autant d'autres à la prison à perpétuité, pour appartenance à l'EI, selon des sources judiciaires. La plupart des personnes condamnées sont Turques ou originaires des anciennes républiques de l'Union soviétique. Une Allemande et une Française ont été récemment condamnées à la perpétuité.