Hugh Hefner, fondateur de Playboy, est décédé à 91 ans

Hugh Hefner, fondateur du magazine de charme Playboy et habitant du célèbre manoir du même nom, est décédé mercredi à l'âge de 91 ans, a communiqué Playboy Enterprises.
par
Nicolas
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Le natif de Chicago «s'en est paisiblement allé aujourd'hui, décédé de cause naturelle, chez lui, dans la Playboy Mansion» à Beverly Hills, précise la société. «Il était entouré de proches» au moment de sa mort.

Le mythique magazine érotique a confirmé via Twitter le décès de son patron et fondateur, indiquant que «l'icône américaine et fondateur de Playboy, Hugh M. Hefner est décédé aujourd'hui». «Il avait 91 ans. #RIPHef», est-il ajouté.

Des débuts avec 600 $ en poche

Le pionnier de la presse érotique grand public a fondé son magazine en 1953, dans une Amérique profondément conservatrice, avec juste 600 $ provenant de ses économies et un prêt de 8.000 $.

Le premier numéro présentait Marilyn Monroe en couverture et un mélange sans précédent de nus retouchés et d'articles de contenus.

L'attitude franche et ouverte du magazine envers le sexe en a fait un phénomène culturel à part.

Le magazine et l'empire Playboy était très populaires dans les années 1960, avec 22 clubs aux États-Unis et plusieurs à l'étranger. Dans les années 1970, le magazine avec sa combinaison de pin-ups, de conseils sur la manière de se comporter avec le sexe opposé ainsi que d'interviews et d'articles sur l'actualité était lu par quelque 7 millions de personnes.

Woody Allen, Roald Dahl, Norman Mailer ou encore James Mitchener ont notamment écrit pour le magazine.

Révolution sexuelle

Hugh Hefner est devenu, selon les mots du Los Angeles Times, le «parrain désinhibé de trois générations d'hommes américains», prêchant contre l'hypocrisie sexuelle tout en prônant l'extravagance sexuelle pour atteindre la plupart de ses millions de lecteurs.

Hefner, affublé de pyjamas en soie et d'un lapin sur son bras, a personnifié l'image glamour et décontractée du magazine et de sa Playboy Mansion, passée à la postérité pour ses fêtes symbolisant les excès d'Hollywood avec son mélange de stars et d'hôtesses dévêtues, les célèbres «bunnies».

Célèbre pour son magazine mais aussi sa vie d'excès et fêtes, entouré de ses nombreuses petites amies, le fondateur de Playboy continuait à sortir dans les discothèques et entretenait sa vie intime à coup de Viagra, dont il n'hésitait pas à faire la promotion.

«Mon père a vécu une vie exceptionnelle, en tant que pionnier des médias et de la culture et comme porte-parole de certains des mouvements culturels et sociaux les plus significatifs de notre époque, en se faisant notamment le défenseur de la liberté d'expression, de la liberté sexuelle et des droits civiques», a déclaré son fils Cooper Hefner, directeur artistique de Playboy Enterprise's, la maison mère du groupe Playboy.

Retraité depuis longtemps, Hugh Hefner a continué pendant des années à participer aux décisions au sein du magazine, choisissant par exemple les couvertures et les Playmates du mois.

Dans un entretien à l'AFP en 2003, il disait espérer «rester dans le souvenir des gens comme quelqu'un qui a eu un impact positif sur le changement des valeurs sexuelles de l'époque». «Et je pense que de ce point de vue, c'est gagné», avait-il ajouté.

La provocation en évolution

Un an après avoir renoncé à la nudité, jugée «dépassée», Playboy y était revenu, en février 2017. A la demande du fils, qui n'avait pas accepté la décision de son père.

Le numéro daté de janvier/février 2016, avec la starlette américano-canadienne Pamela Anderson en couverture, avait alors été présenté comme le dernier à inclure des photos de femmes nues dans ses pages.

Volontiers provocateur, le magazine Playboy, longtemps connu pour ses «bunnies» et ses photos érotiques, a montré pour la première fois dans ses pages une musulmane portant le voile, dans un article de septembre 2016 qui avait généré autant de louanges que de critiques.

Le truculent nonagénaire à la vie personnelle débridée - outre trois épouses il a eu de multiples «bunnies» pour compagnes - a fait l'objet d'une série télévisée documentaire produite par le géant du commerce en ligne Amazon.