Fernand ramasse des déchets et les renvoie aux grandes entreprises via bpost

En Wallonie, il n'est pas rare de constater que des déchets sauvages sont jetés le long des routes. Fernand est, depuis quelques années, bénévole pour les ramasser dans sa commune de Saint-Hubert, mais il en a assez. Désormais, il a décidé de renvoyer ces déchets plastiques aux grandes entreprises pour faire bouger les choses.
par
sebastien.paulus
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Bouteilles, cannettes et autres emballages plastiques jonchent depuis toujours le bord de nos routes. La problématique du changement climatique ne semble pas inquiéter tout le monde, et les gestes d'incivilité sont fréquents partout dans le pays.

Depuis deux ou trois ans, Fernand ramasse les déchets à Saint-Hubert de façon bénévole, comme il l'explique à 7sur7: "Nous sommes des centaines à ramasser quasi quotidiennement des déchets le long des routes. Malheureusement, sans véritable résultat. Lorsque l'on ramasse un déchet, deux autres apparaissent le lendemain."

Son objectif est simple: il souhaite instaurer une consigne sur les bouteilles en plastique et les cannettes, afin d'encourager les citoyens à les ramener en magasin. Plusieurs communes se sont dites intéressées par le principe, qui existe déjà à de nombreux endroits de la planète, mais le Wallon souhaite que la décision soit prise à l'échelon national.

Retour à l'envoyeur

Afin de se faire entendre plus haut dans la hiérarchie, Fernand a donc décidé d'envoyer des colis à certaines entreprises, avec des déchets qu'ils ont généré. "“L'idée n'est pas de moi. Il y a quelque temps, j'ai vu que des citoyens des Pays-Bas avaient envoyé des colis remplis de canettes à Red Bull. Suite à quoi le pays s'est positionné en faveur de la consigne. J'ai voulu faire pareil”, explique-t-il.

Il a donc envoyé un premier colis à Lidl, avec des déchets de produits issus de la marque de supermarchés. Sa prochaine cible: Jupiler, dont on retrouve souvent les cannettes sur les bords des routes, à commencer par celles de Saint-Hubert. Le colis s'accompagne d'une lettre adressée aux CEO des compagnies en question, ce qui permet de justifier son geste et faire bouger les choses.

Du côté de Lidl, on lui a répondu par e-mail que la problématique était prise très au sérieux par la compagnie, et que l'écologiste serait bientôt reçu par Lidl. "On va dire que c'est une réponse formatée et passe-partout, mais réponse quand même”, s'amuse Fernand.