Emmanuel Macron en Belgique pour une visite d'Etat aux multiples facettes

Le président français Emmanuel et son épouse Brigitte effectuent ces lundi et mardi une visite d'Etat en Belgique, la première du genre depuis celle de Georges Pompidou en ... 1971, selon l'Elysée - même si François Mitterrand avait accompli une "visite officielle" de trois jours en octobre 1983. Il s'agit pour Paris de "consolider le partenariat étroit" qui unit les deux pays, selon la présidence française.
par
Laura
Temps de lecture 3 min.

Cette visite, à l'invitation des souverains belges, comprend de multiples facettes: protocolaires - la cérémonie d'accueil Place des Palais à Bruxelles et le banquet d'Etat ce lundi soir à Laeken -, politiques, comme un entretien entre le président et le Premier ministre Charles Michel, culturels avec une visite au MSK (Musée des Beaux-Arts) de Gand, socio-économiques, lors de la visite du centre de création LaVallée à Molenbeek, et socio-médicaux, lors d'un déplacement des "premières Dames" au centre d'accueil pour handicapés La Maisonnée d'Ittre.

Message à la jeunesse

MM. Macron et Michel, qui affichent une proximité personnelle due notamment à leur âge (40 et 42 ans respectivement) et leur volonté de se présenter comme des dirigeants réformistes pro-européens, s'adresseront également mardi après-midi à la jeunesse, durant une heure et demie lors d'une conférence-débat sur le thème "Nous, demain, l'Europe" à l'Aula Magna de Louvain-la-Neuve, face à quelque 800 étudiants.

A l'Elysée, on qualifie d'"excellentes" les relations entre les deux pays, membres fondateurs de l'Union européenne et de l'Otan, en rappelant que la communauté française en Belgique représente plus de 250.000 personnes.

Discussions économiques

Et on admet désormais que la sélection du chasseur américain F-35 pour renouveler la flotte d'avions de combat belges, le 25 octobre, est un "choix souverain" fait par la Belgique. Au lendemain de la décision, M. Macron avait "regretté" ce choix, qui "stratégiquement va a contrario des intérêts européens". "Il n'y avait pas que l'offre du Rafale (français, ndlr), il y avait aussi l'Eurofighter, une vraie offre européenne", avait-il lancé depuis Bratislava. Et l'Elysée souligne aussi que la Belgique a décidé le même jour d'acheter 442 blindés à la France.

Le président et le Premier ministre pourraient évoquer la question lors d'une rencontre ce lundi en fin de matinée au Palais d'Egmont à Bruxelles. La signature de plusieurs accords économiques et entre "entités territoriales" des deux pays est aussi attendue.

Redorer l'image de Molenbeek

Mais l'un des moments les plus symboliques de cette visite d'Etat sera l'étape, suggérée par le Palais royal, à Molenbeek-Saint-Jean, une commune bruxelloise présentée - souvent sans nuance - en France comme un repaire de djihadistes après les attentats qui ont frappé Paris voici trois ans, faisant 130 morts. Plusieurs des terroristes en provenaient.

Les couples royal et présidentiel se rendront à l'espace de "coworking" "SMart/LaVallée", un lieu qui se veut novateur, dédié aux artistes, créateurs, techniciens et entrepreneurs culturels. Installé dans une ancienne blanchisserie de 6.000 m2, cet espace de travail et de rencontre a ouvert ses portes en 2014 à l'initiative de la coopérative de travailleurs indépendants SMart. Il héberge environ 150 jeunes artistes et entrepreneurs des métiers de la culture.

Cette rencontre à Molenbeek avec des acteurs du tissu associatif représente "un moyen de surmonter (...) un malentendu" sur l'image donnée de la commune et la "blessure" ressentie en Belgique, selon la présidence.

Tables de discussion

Deux "tables de discussion" seront organisées autour des souverains belges et du couple Macron. L'une sera consacrée au développement d'entreprises à Molenbeek, avec trois projets innovants sélectionnés dont celui de SMart/LaVallée. L'autre verra six associations du secteur social et solidaire exposer leur travail, dont Tada (Toekomst-Atelier de l'avenir), une structure qui propose à des étudiants issus de milieux défavorisés de se projeter dans un métier en côtoyant des professionnels le samedi.

Mardi matin, avant l'étape finale de Louvain-la-Neuve, la reine Mathilde et Brigitte Macron visiteront le centre "La Maisonnée" à Ittre, qui accueille des adultes présentant un handicap mental ou des troubles autistiques.