École, santé, nature: "Les fausses promesses du numérique"

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Belga
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Derrière son apparente immatérialité, le numérique pèse lourd en termes d'enseignement, de santé ou encore d'environnement, constate la Commission Justice et Paix, une ASBL bruxelloise qui promeut les droits humains et le développement, dans une nouvelle étude "Les fausses promesses du numérique", dont La Libre Belgique fait écho mardi. "C'est une tendance lourde, dans les médias et dans les discours politiques qui s'accordent sur le fait qu'il faut numériser l'ensemble des secteurs. On voit que cela s'accompagne d'un certain nombre de promesses environnementales ou sur le plan de l'éducation, par exemple. Mais il est important de faire des technologies et du numérique un enjeu politique et de citoyenneté qui soit discuté. On a l'impression que les nouvelles technologies s'imposent parce que c'est dans l'ordre des choses, sans qu'il y ait un temps d'arrêt, de réflexion, de débat citoyen", argumente Valéry Witsel, chargé de recherche à Justice et Paix.

Dans le numérique, "il y a ce mythe de quelque chose de virtuel, de totalement dématérialisé, qui ne pollue pas. Or, la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre connaît une courbe exponentielle", de 2% en 2008 à 4% aujourd'hui, souligne M. Witsel.

En matière d'enseignement, "dans le rapport Pisa 2015, aucune corrélation probante n'a pu être avérée entre l'utilisation du numérique et l'amélioration des résultats des élèves", pointe le chercheur. Deux pédopsychiatres ont aussi alerté en 2017 sur les troubles de comportement chez les enfants intensément exposés aux outils connectés, sans oublier la cyberdépendance.

En matière de travail, le numérique apporte de nombreuses opportunités mais aussi des risques, juge l'ASBL. D'un côté, la réduction du temps de travail, la création de nouveaux emplois, de nouvelles collaborations hommes et machines, etc., et de l'autre côté, des destructions d'emplois, l'augmentation du travail précaire, etc.

L'ASBL souhaite sensibiliser sur ces questions et prône une prise en charge du politique pour ne pas uniquement "glorifier" le numérique mais avoir un discours critique, transparent et honnête.

Source: Belga