Du cuivre dans les vins bio ?

Les détracteurs du bio s'en prennent parfois au cuivre, le seul ingrédient utilisé en agriculture bio pour contrer le mildiou, et ont fait récemment courir le bruit que les vins bio en contenaient des résidus. On se passera très probablement de ce minéral à moyen terme, et des alternatives, extraits de plantes ou substances naturelles, sont en test. Mais pour l'heure, il s'agit de ne pas le diaboliser.
par
ThomasW
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Le Professeur de biologie moléculaire Gilles-Eric Seralini (Caen) et Jérôme Douzelet (Chef cuisinier, Barjac) se sont penchés, au vu de ce débat, sur la toxicité du cuivre dans les vins. Voici leurs commentaires à ce sujet.

«Le cuivre est retrouvé à une dose moyenne de 0,15 mg/l dans les vins bio, et jusqu'à 1,5 mg/l, soit dix fois plus, dans les vins non bio. Avec 0,15 mg/l, il faudrait boire 80 litres de vin bio par jour pour un humain de 80 kg pour atteindre le seuil de toxicité aiguë du cuivre selon sa dose journalière admissible. Par contre, une prescription médicale de cuivre en ampoule peut stimuler le système immunitaire à 1 mg/jour. D'autre part, pour comparaison, un Château bordelais très bien classé, non bio, contenait dans nos études 146 ppb de boscalide, un pesticide de synthèse très utilisé*.

La toxicité aiguë reconnue de ce produit est 4 fois plus grande que celle du cuivre. Si l'on prend en compte les résidus de pétrole et d'arsenic non déclarés avec lesquels il est commercialisé (3), la toxicité chronique sera atteinte dès 22 ml de consommation du vin non bio. Le cuivre ne peut donc en aucun cas être considéré comme les pesticides synthétiques dérivés du pétrole qui empoisonnent les vins traités.»

Anne Gillet

*Ceci représente 146 microgr/l, soit deux fois moins que la moyenne des pesticides détectés dans les vins traités.

Cet article provient du magazine belge indépendant BIOTEMPO qui a pour credo: «Comprendre, changer, agir maintenant».