Deux artistes proposent 2.000 € par mois pour faire ce que vous souhaitez

Que feriez-vous si vous aviez l'argent dont vous avez besoin pour vivre et que vous étiez libre de faire ce que vous voulez? Deux artistes suédois proposent de vivre une telle expérience.
par
Camille
Temps de lecture 2 min.

Regarder Netflix, se promener, lire, étudier, ou même passer plus de temps dans le canapé à ne rien faire… Deux artistes suédois recherchent des volontaires pour toucher 2.000 € par mois pour faire ce que bon semblera aux participants de leur expérience. Le projet de Simon Goldin et Jakob Senneby "d'employé éternel" fait partie d'un projet artistique.

Leur idée est de questionner notre culture de la productivité et des bas salaires gagnés pour des emplois inintéressants. Le poste offre une relative sécurité, puisqu'il est promis «à vie», sauf démission. Il n'y aura a priori aucune pression du management, puisqu'il n'y a rien d'autre a faire que ce qui est souhaité par l'employé. Seule contrainte: il faut chaque jour se présenter dans une gare de Göteborg pour se signaler, en allumant une lumière, puis y retourner le soir, pour l'éteindre. «Le poste n'exerce aucune fonction et ne requiert aucune responsabilité, si ce n'est qu'il doit être effectué à Göteborg», lit-on dans la description du poste.

Ph. Pexels

«Le contrat de travail est à temps plein et à durée indéterminée. Si l'employé démissionne ou prend sa retraite, un nouvel employé est recruté», précise encore la fiche de poste. «Les conditions d'emploi correspondent à celles d'un employé moyen du secteur public; y compris la durée du travail, le droit aux vacances, la pension, le délai de préavis, etc. Les augmentations de salaire annuelles visent à suivre les conventions collectives.»

Anticiper le monde de demain

Il faudra toutefois être patient pour entrer en fonction, puisque le job ne sera à pourvoir qu'en 2026. Les artistes souhaitent recruter des travailleurs qui créeront leurs propres projets et aventures pour lutter contre «l'ennui».

«L'emploi éternel offre non seulement une compréhension différente du travail et du travailleur, mais remet en question les notions mêmes de croissance, de productivité et de progrès qui sont au cœur de la modernité», soulignent les artistes. «Face à l'automatisation de masse et à l'intelligence artificielle, il y a un risque que nous devenions tous superflu pour la production.» L'expérience de Göteborg doit donc permettre d'anticiper le monde à venir.