Des voisins solidaires accompagnent des réfugiés

Acquérir le statut de réfugié est une étape importante. Mais le parcours en Belgique ne fait que commencer. Avec le projet «Voisins solidaires», des volontaires se chargent de les aider au quotidien.
par
Nicolas
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Obtenir le statut de réfugié est loin d'être un aboutissement. C'est un nouveau départ dans un nouveau pays. C'est aussi se familiariser avec son quartier.C'est dans cette optique qu'est né le projet «Voisins solidaires» qui vise à faire rencontrer des ménages belges et des personnes venant d'obtenir le statut de réfugié.

«Notre rôle est de les accompagner dans cette rencontre», nous explique Cécile Michel de La Ligue des Familles qui s'est associée à Convivial, mouvement d'insertion des réfugiés. Le statut particulier de réfugié confère à son bénéficiaire autant de droits qu'un citoyen belge. La personne qui en fait la demande vient chercher «refuge» en dehors de son pays et démontre qu'y rester ou y retourner constitue une menace pour sa vie. «Le public ayant reçu ce statut se trouve dans l'optique d'une installation longue», ajoute Cécile Michel. Il ne s'agit pas d'aide d'urgence ni d'une relation financière, comme les initiatives citoyennes qui viennent en aide aux migrants du Parc Maximilien. La coordinatrice du projet nous rappelle à quel point cela peut-être difficile pour de nouveaux installés de comprendre le système scolaire, d'introduire une demande au CPAS, de rechercher un emploi.Cela peut-être ça le rôle de ces «voisins», les aides sont multiples.

«En fonction du profil et des besoins des personnes réfugiées, nous effectuons un ‘matching' avec les volontaires. Mais la plus grande difficulté que nous avons, c'est de rencontrer cette proximité géographique.» Le projet tente en effet de mettre en contact des personnes d'un même quartier voire d'une même rue, mais se concentre actuellement sur les villes de Bruxelles et de Liège.Une fois la rencontre faite , les nouveaux «voisins» mènent leur barque comme bon leur semble. La Ligue des Familles et Convivial restent toutefois en soutien. Une bonne vingtaine de ménages ont ainsi accueilli de nouveaux voisins lors d'un premier appel fin 2016. Les organisations recherchent de nouveaux volontaires ainsi que des personnes bénévoles pour accompagner les réfugiés et leurs voisins dans leur parcours de concert.

Didier, heureux voisin solidaire

 «J'étais sensible à la cause des migrants et des réfugiés. Je participais en faisant des dons à des associations mais j'avais envie d'en faire plus. Dans le projet ‘Voisins solidaires', j'aimais bien l'aspect de s'impliquer au niveau local, tout comme l'idée d'aider ces réfugiés à s'intégrer.»

Didier Van Severen a donc tenté l'expérience Voisins solidaires. En pratique, après un appel aux volontaires et une première séance d'information, les familles reçoivent une journée de formation pour les sensibiliser et les informer sur la réalité des migrants. «Nous avons une vraie formation qui était géniale car j'étais totalement ignare sur les droits des migrants, et des réfugiés en particulier.»

«Le projet ne vise pas à se substituer aux institutions, il s'agit d'un complément citoyen.» Didier a donc rencontré une femme seule, fuyant un pays d'Afrique où elle était menacée. La rencontre s'est d'abord faite dans un lieu neutre, avec une personne de Convivial. Après ce premier contact «cordial», Didier a présenté cette personne à son épouse. Après plusieurs mois, la relation de voisinage est devenue presque amicale. «L'échange est culturel mais aussi pratique, par exemple pour le changement d'appartement», précise Didier . «Je l'ai au téléphone toutes les semaines et je l'aide maintenant à préparer l'arrivée de son enfant dans deux semaines. Nous ne sommes pas une famille d'accueil mais on agit comme des voisins.»