Des sans-papiers veulent travailler dans les métiers en pénurie

Une cinquantaine de sans-papiers ont manifesté mercredi à 11h00 devant le siège du PS à Bruxelles pour appeler le parti à soutenir leur proposition de loi visant à permettre aux personnes sans titre de séjour légal d'accéder aux métiers en pénurie. Une délégation a été reçue. Elle a présenté le texte rédigé par des avocats sur base de la proposition d'Actiris d'ouvrir les formations débouchant sur des métiers en pénurie aux immigrés sans-papiers.
par
oriane.renette
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Cette action a été organisée par la Coalition de collectifs de travailleurs sans-papiers (CCTSP), composée du «Collectif des travailleurs sans-papiers», de la «Voix des sans-papiers de Bruxelles», de la «Voix des sans-papiers de Madou» et du «Collectif des Afghans». Elle a été placée sous le slogan «l'immigration divise, l'humanité rassemble» et sous le mot d'ordre «PS, n'oublie pas les sans-papiers».

Les manifestants arboraient des pancartes avec l'inscription «prêt à travailler» sous des noms de métiers en pénurie. Ils avaient également déployé une large banderole portant le message «Pour un travail digne». Ils ont scandé différents slogans, parmi lesquels «Qu'est-ce qu'on veut? Travailler!"

Prêts à se former

«Il y a des personnes qui sont qualifiées, qui ont eu un diplôme dans leurs pays d'origine et qui pourraient faire une équivalence pour accéder aux métiers en pénurie», défend Belloum Zouhair, porte-parole du CCTSP. «Des personnes qui sont là depuis des années, qui ont une expérience, mais qui n'ont pas de diplôme pourraient faire valider leurs compétences. Il y a aussi des travailleurs sans-papiers qui ne sont pas qualifiés, mais qui sont motivés. Ils sont prêts à suivre des formations pour des métiers en pénurie».

Le CCTSP estime que la proposition d'Actiris d'ouvrir les formations aux métiers en pénurie aux personnes sans-papiers répond aux inquiétudes de la FEB (Fédération des entreprises de Belgique) devant l'augmentation des postes à pourvoir dans certaines fonctions. Il voit dans l'absence de suite donnée aux niveaux régional et fédéral un refus de considérer cette réalité économique motivé par des raisons électoralistes.

C'est la 4e fois que le CCTSP manifeste pour soutenir cette proposition de loi depuis fin septembre. Il s'est déjà mobilisé devant Actiris, devant le cabinet du ministre bruxellois chargé de l'Emploi et de la Formation professionnelle Bernard Clerfayt et devant celui de la ministre fédérale du gouvernement en affaires courantes Maggie De Block, chargée de l'Asile et de la Migration.