Des robes de mariées contre le viol

Une trentaine de robes de mariée, confectionnées avec des dentelles et du papier, ont été accrochées samedi à des palmiers sur la corniche de Beyrouth. Objectif : abolir une loi honnie sur le viol.
par
Camille
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Des militants libanais demandent l'annulation de l'article 522 du code pénal. Celui-ci a trait aux viols, agressions, rapts et mariages, et permet à un violeur d'échapper à la prison s'il épouse sa victime. Une proposition de loi dans ce sens est inscrite à l'ordre du jour de l'ouverture de la session parlementaire le 15 mai.

Sur la célèbre avenue qui borde la mer, très fréquentée le week-end, des militants de la société civile ont accroché à des cordes 31 robes blanches qui se balancent au vent, suscitant la curiosité des passants. «31 robes car il y a 31 jours dans un mois et chaque jour, une femme risque d'être violée et d'être forcée d'épouser son violeur», explique Alia Awada, la responsable de la campagne de l'association Abaad.

L'article controversé concerne différents crimes, comme le viol, le viol de mineurs, les agressions, les rapts et les mariages forcés. Il stipule que si «un mariage valide est contracté entre l'auteur d'un de ces crimes et la victime, les poursuites cessent et si un verdict a déjà été prononcé, son application est suspendue».

Debout parmi les robes, le ministre chargé des Affaires des femmes, Jean Oghassabian, juge que cet article date «de l'âge de pierre». Les passants, surpris, sont invités à signer une pétition demandant l'annulation de la loi.