Des poulets bio font 7.000 km en avion pour être vendus 50 € aux Antilles

Un Guyanais a interpellé la chaîne française de supermarchés U qui fait venir des poulets bio de France métropolitaine en avion pour les vendre plus de 50 € dans les magasins aux Antilles et en Guyane.
par
ThomasW
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Gabriel Serville est un homme politique français. Il est député de la première circonscription de Guyane et secrétaire de l'Assemblée nationale. Ce jeudi 16 janvier, il a interpellé la chaîne de supermarché U sur Twitter au sujet d'un poulet fermier élevé en plein air en France et livré par avion jusqu'à Saint-Martin, dans les Antilles françaises.

51 € le poulet fermier français

« N'avons-nous pas des filières d'élevage aux Antilles et en Guyane pour importer par avion des poulets facturés 51 euros alors que 20% des antillais et 45% des guyanais vivent avec moins de 420 euros par mois ? », écrit le député en utilisant les hashtags « écocide » et « vie chère ».

"U va mener une enquête"

Moins de 24h après la publication du tweet, le message a été partagé plusieurs dizaines de milliers de fois sur Twitter et a suscité une multitude de réactions. Pour l'instant, le compte officiel « U Les Commerçants » s'est contenté de demander le nom du magasin pour « mener notre enquête ».

Dans les commentaires, d'autres utilisateurs qui vivent outre-Atlantique ont partagé leurs expériences. L'un d'entre-deux a notamment publié la photo d'un chapon bio, importé de France, et vendu 123 € à Saint-Martin. « Pas mal comme concept : on fait du bio pour protéger sa santé et celle de l'éleveur, et on fait venir ça par avion. L'avion est solaire pour ne pas émettre de gaz à effet de serre ? », réagit un utilisateur. « Je suis choqué ! C'est à cause du rapport/poids/consommation kérosène... Genre la pastille orange fluo pour justifier le prix... C'est même plus du luxe là c'est de la connerie », commente un autre.

Saint martin,plus de 120 euros la dinde "Loué" !!!! pic.twitter.com/hz3zzR4Rfi

— Mikoline De Mikoline (@fdsxm) January 16, 2020

"Arrêter de faire du bio traverser l'atlantique en avion"

De son côté, le député guyanais qui lutte contre la vie chère en Guyane demande de « renforcer les contrôles sur marges abusives de opérateurs prédateurs », « d'arrêter d'encourager des importations qui concurrencent nos filières locales créatrices d'emplois » et « d'arrêter de faire du bio traverser l'atlantique en avion ». Gabriel Serville indique avoir écrit en mars 2019 au Premier ministre Édouard Philippe mais que sa lettre est restée sans réponse.