Des millions de moustiques lâchés à Rio pour lutter contre la dengue et le zika

Des millions de moustiques Aedes aegypti ont commencé à être lâchés mardi à Rio de Janeiro, au Brésil, pour limiter la propagation des virus de la dengue, du zika et du chikungunya.
par
Belga
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Porteurs d'une bactérie spécifique, ils sont lâchés avec l'espoir qu'ils vont se reproduire avec d'autres moustiques et leur transmettre cette bactérie. Les scientifiques espèrent ainsi pouvoir empêcher de nouvelles épidémies telles celle du zika, qui a mis le Brésil en état d'alerte à partir de 2015.

1.6 million de moustiques

L'institut de recherches brésilien Fiocruz participe au programme "Eliminer la dengue" piloté par l'Australie, qui consiste depuis la fin 2016 à produire à grande échelle des moustiques porteurs de la bactérie wolbachia. Fiocruz produit actuellement 1,6 million de ces moustiques chaque semaine à partir de larves importées d'Australie.

"Nous avons découvert que quand un moustique Aedes aegypti est porteur de la wolbachia, celle-ci réduit la capacité du moustique de transmettre des virus comme la dengue, le zika ou le chikungunya", explique Luciano Moreiro, responsable du projet contre la dengue chez Fiocruz. Après de premiers résultats encourageants en 2014, l'institut a commencé à lâcher des moustiques à Niteroi, près de Rio, et ce mardi sur la Ilha do Governador, dans le nord de la ville. Il projette de faire de même dans d'autres endroits de la Zone Nord et de la Zone Sud de la métropole de 6,5 millions d'habitants d'ici la fin 2018.

Une bataille loin d'être gagnée

Le même programme, piloté par l'Université de Monash, dans le Queensland, en Australie, est également mis en œuvre à Medellin (Colombie), Pondichéry (Inde), Yogyakarta (Indonésie) et Nha Trang (Vietnam). L'Aedes aegypti prolifère dans les villes autour des eaux stagnantes. Les spécialistes estiment que la bataille contre les virus qu'il porte ne sera pas définitivement gagnée tant que des millions d'habitants s'entasseront dans des situations très précaires sur le plan sanitaire et du traitement des eaux.