Des mères de famille immigrées transformées en reines de France

L'artiste Arilès de Tizi représente des mères immigrées comme des reines de France dans la cathédrale de Saint-Denis.
par
Gaelle
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Ce vendredi, a débuté l'exposition « Mater » dans la basilique de Saint-Denis. Six grands portraits de femmes, mères de famille immigrés du 93 viennent investir les lieux aux côtés des monarques français.

Des reines contemporaines

Arilès de Tizi place les « Mères de l'exil »  au statut de reine, si ce n'est de madones. Des portraits géants lumineux de ses femmes dans de somptueux drapés blanc pour intensifier leur grâce.

Placées notamment aux côtés de la sépulture de Marie-Antoinette, ces femmes ont en commun l'exil et leurs capacités d'adaptation à une réalité, spatiale, sociétale et économique.

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Une représentation féministe

Arilès de Tizi se réapproprie le thème universel de la Mater Dolorosa. Cette dramaturgie de la figure maternelle devient une célébration de la femme. Issues pour la plupart des quartiers populaires ces femmes fortes résistent. L'artiste s'éloigne de la représentation de la femme pleureuse pour une représentation réaliste de ses femmes courageuses. « J'ai voulu représenter ces femmes comme je les ai connues ; ces mères qui étaient debout – Stabat Mater – ne pleuraient pas. Elles sont sans cris ni lamentations.» Arilès de Tizi

Une exposition multi-culturel

Ariles de Tizi, « tente de sublimer le quotidien des petits gens », d'après Ahmed Bouzouaïd, le commissaire de cette exposition.

En plus d'être présentée dans la cathédrale, les portraits des habitantes du 93 seront installés dans la halle du marché de Saint-Denis. Avec cette exposition commune à la cathédrale de Saint-Denis et à la halle du marché, Arilès de Tizi fait se rencontrer, deux lieux proches mais distincts par leurs fréquentations et par leurs fonctions. Malgré tout, deux lieux de culture et d'échanges qui font le lien entre les femmes d'hier et d'aujourd'hui, qui appartiennent désormais toutes à l'histoire de France.

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À partir du 6 juin, l'exposition s'exportera à Nantes, puis sur le prestigieux navire Queen Mary 2 pour finalement s'installer à Harlem en septembre où l'exposition s'intitulera "Funding Mother".