Des enfants du kurdistan irakien torturés pour avouer des liens avec l'EI

Les forces de sécurité du Kurdistan irakien torturent des mineurs pour qu'ils avouent appartenir au groupe État islamique (EI), accuse mardi l'ONG Human Rights Watch (HRW).
par
Camille
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Seize garçons âgés de 14 à 17 ans et condamnés ou suspectés d'appartenance à l'EI ont rapporté à HRW avoir subi «des coups» ou «des chocs électriques en détention» en 2017 et 2018, selon l'organisation. «La plupart ont indiqué qu'ils n'avaient pas eu accès à un avocat et qu'ils avaient été forcés de signer des aveux rédigés par (les forces de sécurité kurdes) sans avoir été autorisés à les lire», indique encore HRW.«Je leur ai dit que je n'étais pas membre de l'EI mais ils m'ont répondu: 'Non, tu dois le dire'», selon un témoignage. «Au bout de deux heures d'interrogatoire et de torture, il a accepté», affirme l'ONG.

«Près de deux ans après que le gouvernement régional du Kurdistan a promis d'enquêter sur la torture d'enfants détenus, ceci arrive encore», a déploré Jo Becker, chargé des droits de l'enfant à HRW. HRW affirme que 63 enfants se trouvaient dans un centre de détention visité par l'ONG en novembre à Erbil. C'est lors de cette visite que plusieurs garçons ont été interrogés. D'autres l'ont été une fois sortis.

Sur 23 garçons interrogés par HRW, quatre ont dit avoir été menacés de torture et 16 autres «frappés partout sur le corps avec des tuyaux en plastique, des câbles électriques et des tiges de fer». Certains ont affirmé avoir subi ces tortures plusieurs jours consécutifs jusqu'à ce qu'ils fassent des aveux. Au moins cinq ont affirmé à un juge avoir subi des tortures, mais «les juges ont apparemment ignoré leurs déclarations», accuse encore HRW.

«Personne ne peut être arrêté sans décision de justice et toute personne arrêtée est traitée conformément à la loi», a pour sa part démenti M. Zebari, affirmant que le Kurdistan refusait le recours à la torture.