Des chercheurs espagnols boycottent les conférences sans femmes

«No Sin Mujeres» : Pas sans femmes, c'est le mouvement  espagnol soutenu par plus de 800 universitaires, qui appelle à boycotter les conférences exclusivement masculines.
par
Lucie.De.Perthuis
Temps de lecture 2 min.

Des chercheurs, des économistes, des professeurs et des universitaires espagnols appellent à ne pas se rendre aux conférences où n'ont été conviés que des hommes. Le mouvement, lancé lundi, a publié un manifeste sur Facebook appelant à la parité. On peut y lire : «Tous les membres de cette liste s'engagent publiquement à ne pas participer à un événement académique (conférence, congrès, table ronde) de plus de deux intervenants où il n'y a pas au moins une femme en qualité d'experte». La liste des participants est disponible en ligne.

Le mouvement est un succès de par son nombre de signataires, mais aussi sur les réseaux sociaux, où le hashtag #No_Sin_Mujeres est largement partagé. Au-delà des frontières espagnoles, les internautes soutiennent massivement cette initiative.

Une volonté de parité 

Ce que demandent les membres de cette organisation, c'est l'extension de la loi espagnole qui, depuis 2007, prévoit la parité dans certains domaines. Les signataires demandent que cette loi sur l'égalité hommes-femmes soit appliquée dans le milieu de la recherche, et plus précisément au sein des conférences et des débats. Pour le moment, la parité est prévue légalement chez les hauts responsables ou dans les tribunaux académiques.

Ce n'est pas la première fois que l'Espagne est le théâtre de mouvements féministes. A l'occasion de la journée internationale des droits de la femme, le 8 mars dernier, le pays avait connu de nombreuses grèves et manifestations.

Plus récemment, de grandes manifestations ont eu lieu le mois dernier dans le nord du pays à la suite du procès de «La Meute». Il s'agissait de cinq hommes, qui se surnommaient «La Meute», accusés de viol en réunion sur une jeune femme à peine majeure. L'abus sexuel a été retenu à l'issue du procès, et non le viol. Cette décision judiciaire avait indigné le pays,  et de nombreux manifestants étaient descendus dans la rue pour protester, notamment devant les portes du tribunal.

Ph - Twitter