Des chercheurs américains ont étudié la pratique du sexting

N'en déplaise aux expéditeurs de "sextos", qui croient souvent leurs correspondances numériques intimes vouées à demeurer dans la sphère privée, une étude américaine révèle qu'un Américain sur quatre montre à d'autres personnes les messages érotiques qu'il reçoit.
par
ThomasW
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Le "sexting" semble susciter de plus en plus d'inquiétudes chez le grand public. Néanmoins, les recherches à ce sujet restent trop limitées pour en juger. Pour approfondir la question, une équipe de l'université de l'Indiana a sondé un échantillon de 5.805 célibataires américains âgés de 21 à 75 ans. Les chercheurs se sont intéressés à leurs pratiques sexuelles. L'étude définit le sexting comme l'envoi et la réception d'images et de messages à caractère sexuel via un téléphone ou tout autre appareil électronique.

En étudiant les réponses, les chercheurs ont remarqué que 21% des sondés envoient des sextos et que 16% envoient des photos à caractère sexuel, tandis que 28% disent recevoir des messages crus et 23% reçoivent des photos de ce type.

Montré à plus de trois amis

La pratique du sexting est plus courante chez les jeunes sondés. D'après les réponses, les hommes sont plus nombreux que les femmes à envoyer ces messages. La majeure partie de ces sextos s'échange au sein d'un couple déjà formé : pour 66% des hommes et 78% des femmes, il s'agit de flirter avec son propre compagnon.

En ce qui concerne la dimension privée de ces échanges torrides, 23% des sondés expliquent avoir montré des photos à d'autres personnes, alors que la majorité des sondés (73%) dit ne pas être à l'aise à l'idée que les sextos soient divulgués. Leur contenu serait pourtant en moyenne montré à plus de trois amis.

Le rapport révèle également que les femmes sont les plus gênées de voir leurs messages communiqués à des tiers. Les hommes sont deux fois plus susceptibles de les faire circuler. Entre 60% et 74% des participants sont convaincus que le sexting peut nuire à la réputation, à la carrière, à l'estime de soi ou aux relations. Plus les sondés sont âgés, plus ils associent cette pratique à des dangers.

Une atteinte à la réputation

Commentant ces résultats publiés en ligne dans la revue Sexual Health, l'un des auteurs principaux de l'étude, Justin Garcia, explique : "Pour certains, le sexting peut avoir des conséquences positives comme un regain d'intimité et de satisfaction avec le partenaire. Pour d'autres, il peut avoir des conséquences négatives comme une atteinte à la réputation et au self-esteem".

"Le risque ne réside pas tant dans le fait d'envoyer des messages et des images que dans la divulgation non consentie de ceux-ci. Le sexting devient de plus en plus commun et nous sommes les témoins d'une difficulté toute contemporaine : celle de la conciliation de l'érotisme virtuel et de ses conséquences dans le monde réel", conclut-il.

L'étude a été sponsorisée par le site de rencontres en ligne Match.com.