Des associations appellent à une accélération de la vaccination chez les professionnels de la santé

Il est temps «d'agir sans attendre pour accélérer la vaccination des millions de professionnels de la santé dans le monde qui se trouvent en première ligne», réclament vendredi dans un communiqué commun Amnesty International, l'Internationale des services publics (ISP) et Uni Global Union, alors qu'au moins 17.000 travailleurs sanitaires sont morts du coronavirus au cours de l'an dernier.
par
sebastien.paulus
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«Qu'un professionnel de la santé meure de la Covid-19 toutes les 30 minutes est à la fois une tragédie et une injustice. Partout dans le monde, ils mettent leur vie en péril pour protéger les malades du Covid-19 et pourtant, un nombre bien trop élevé d'entre eux sont laissés sans protections et en paient le prix ultime», fustige Steve Cockburn, responsable du programme Justice sociale et économique à Amnesty International.

Il ressort ainsi de données gouvernementales que les travailleurs de maisons de retraite et de services sociaux ont trois fois plus de probabilités de mourir du coronavirus que le reste de la population active.

Un appel mondial

Amnesty International, la fédération de syndicats ISP et l'Uni Global Union appellent dès lors les gouvernements du monde entier à accorder la priorité, dans leurs plans de vaccination, à tous les professionnels de la santé qui se trouvent en première ligne «afin de sauver des vies et de garantir la sécurité au travail».

Les organisations demandent par ailleurs aux gouvernements de prendre des mesures urgentes pour accélérer les approvisionnements en vaccins dans le monde, en investissant dans les capacités de production et en veillant à ce que les producteurs de vaccins partagent leurs technologies et leurs connaissances.

Un fossé qui se creuse

Cette demande est d'autant plus pressante que les inégalités mondiales en termes d'accès aux vaccins ne cessent de se creuser. «Plus de la moitié des doses dans le monde ont jusqu'à présent été administrées dans 10 pays riches seulement, qui représentent moins de 10% de la population mondiale, tandis que plus de 100 pays n'ont pas encore administré un seul vaccin», regrettent les associations.

Afin de «prévenir de nouveaux décès inutiles de professionnels de la santé», l'ISP suggère notamment une dérogation de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les licences, assortie de subventions aux pays plus pauvres qui ne seraient toujours pas en mesure de se procurer les vaccins moins chers qui en découleront.