Denis Van Weynbergh, un skipper belge à l'assaut du Vendée Globe

Le skipper belge Denis Van Weynbergh veut s'attaquer au Vendée Globe. La prochaine édition de cette course dantesque, véritable «Everest des mers», se tiendra fin 2020.
par
Camille
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8 novembre 2020, la Baule, Ouest de la France. Trente navires de course, autant de skippers, parmi les meilleurs du monde. Tous s'apprêteront à s'élancer pour le Vendée Globe, une course mythique. Le Brabançon Denis Van Weynbergh rêve d'en faire partie. Passionné de voile depuis toujours, il espère également franchir la ligne d'arrivée, trois mois plus tard, et de devenir ainsi le premier Belge à boucler cette course.

AFP / D. Meyer

Mais la route est encore longue pour tous ceux qui rêvent de s'attaquer à cet Everest. «La première condition pour s'aligner au départ, c'est de réunir le budget nécessaire», souligne Denis Van Weynbergh. Lui vise un budget de 2,5 millions €. Un montant qu'il qualifie de petit budget. «La plupart des skippers français ont des budgets de 5 millions €. Et pour jouer la gagne, il faut compter sur 10 ou 12 millions.» Parce que l'argent serait essentiel pour s'imposer? «C'est un sport mécanique, et qui dit mécanique dit risque de casse. Dès lors, la qualité du matériel compte beaucoup», explique le marin.

«Arriver au bout»

Afin de limiter les risques de casse, Denis Van Weynbergh compte acheter un bateau «un peu lourd», mais «résistant», «à même de finir la course». Il lui faudra aussi se préparer au mieux, en enchainant les miles nautiques à bord de son bateau de 60 pieds (18 m x 6,85 m). Il espère participer à la Barcelona World Race début 2019, sur la portion Barcelone – Sydney. «Ça sera l'occasion pour moi de naviguer dans les mers du sud de l'Océan indien, que je ne connais pas encore», explique le marin. Ces mers sont justement connues pour être les plus «casse bateaux», avant d'arriver dans les eaux plus prévisibles du Pacifique. Il s'alignera également au départ de plusieurs transats et autres courses.

 

Le projet photo EyeSea

Réunir le budget pour préparer la course et s'aligner sur les épreuves préparatoires ne sera pas une mince affaire. «On est nombreux à en rêver maintenant, et on verra qui aura les moyens de le faire», souligne le Brabançon. Il se donne 14 mois pour réunir les sponsors nécessaires et se lancer effectivement dans l'aventure. «Pour y parvenir, je mise sur Eyesea, un concept un peu particulier. Les donateurs se feront photographier l'iris par un photographe. Ceux-ci seront ensuite assemblés en une mosaïque pour faire un œil géant. Cet œil donnera l'occasion à tous mes sponsors de voir le monde, et d'avoir une visibilité originale.» Après ces 14 mois de recherche budgétaire, il lui restera un peu moins de deux ans avant le départ. De quoi finir de s'aguerrir avant la grande aventure.

 

Le Vendée Globe, une course dantesque

Ph. D.R.

Si l'argent compte pour s'aligner au départ d'une course comme le Vendée Globe, inutile de penser qu'aligner les millions suffirait pour être certain de boucler le parcours. Il faudra montrer toutes ses qualités de marin et de mécanicien pour rejoindre les Sables d'Olonne. «On dit que le Vendée Globe, c'est une emmerde toutes les 24h», souligne Denis Van Weynbergh.

Matériel poussé au bord de la rupture et qui finit par rendre l'âme, choc avec un ofni, objet flottant non identifié, mauvaise trajectoire qui vous emmène dans une zone sans vent, blessure lors d'une manœuvre… La course a connu toutes les histoires possibles, des plus belles aux plus tragiques. On se souviendra ainsi de Bertrand De Broc se recousant la langue face à un miroir, avec les conseils d'un médecin via téléphone satellite, lors de l'édition 92/93. Ou de Vincent Riou, récupérant son amis Jean Le Cam qui avait fait naufrages près du Cap Horn. Tout le monde n'a pas eu autant de chance, et le Britannique Nigel Burgess et le Canadien Gerry Roofs ont payé de leur vie leur rencontre avec une tempête un peu trop violente.